Autant le dire d’emblée: j’allais voir cette exposition à reculons, échaudée par Toutankhamon au même endroit il y a deux ans. Que pouvait-on encore dire sur Napoléon après l’exposition Napoléon stratège très réussie aux Invalides dont j’ai parlé ici et celle sur Napoléon et Paris en 2015, chroniquée là.
Napoléon est un sujet « grand public » comme Les Impressionnistes, l’Egypte ancienne ou Van Gogh… L’équivalent du Lac des cygnes ou de La Traviata: un sujet « bankable », le 10 sur 20 de la culture générale (ie les bases que tout honnête homme (ou femme) se doit d’avoir) et que certains jugent de bon ton de snober car adeptes de sujets plus pointus comme les opéras d’Hindemith, la peinture du Pérugin, les motets de Lully ou l’art contemporain. Je suis personnellement de ceux qui bien qu’ayant des goûts assez précis vais voir avant de critiquer…
Accueillis par la chanson Napoléon says de Phoenix, deux cents ans exactement après sa mort (Napoléon est né le 15 août 1769 et décédé le 5 mai 1821) et une introduction sur grand écran qui replace Napoléon dans le contexte historique de l’époque, les visiteurs déambulent ensuite dans une exposition à la scénographie recherchée qui a le mérite d’évoquer toutes les facettes de l’homme et de son œuvre, sans omettre la délicate question du rétablissement de l’esclavage. Quelques passages obligés parsèment le parcours: ses études à Brienne, les campagnes d’Italie et d’Egypte, les femmes de sa vie – Joséphine, Marie-Louise et Marie Walewska.
Napoléon est un soldat de la Révolution française: comme beaucoup d’officiers de sa génération il a profité du contexte de la Révolution française pour réaliser une carrière extrêmement rapide: le renvoi des aristocrates de l’Armée permet en effet la promotion de jeunes généraux. Profitant de ses succès militaires, il se créé dès la campagne d’Italie un personnage public. Un goût pour le spectacle et la communication que l’on retrouve dans plusieurs tableaux de Gros et David.

Napoléon Bonaparte en Premier consul 1802
Paris, musée national de la Légion d’Honneur© Rmn -Grand Palais / Gérard Blot
Cette exposition ravira autant les adeptes de batailles – même si personnellement j’ai trouvé la scénographie plus forte au musée de l’Armée avec cette spirale verte qui montrait très bien l’engrenage à partir de 1808 avec les guerres d’Espagne et de Russie – que les amoureux des arts de table et de mobilier avec les prêts exceptionnels de la Malmaison et la reconstitution de la salle du Trône.

Trône de l’Empereur Napoléon 1er Bonaparte
1804-1805 Sénat de la République française © Sénat, G. Butet
L’idée de se servir de la hauteur de la Villette pour proposer une exposition où le visiteur évolue d’univers en univers, passant devant la calèche du mariage, la Malmaison, le campement militaire, les écrans des batailles et sa fin à Sainte-Hélène, montre à quel point la vie de l’Empereur fut nomade. De courtes vidéos évoquent le rétablissement de l’esclavage, le statut inférieur qu’a la femme à l’époque ou le durcissement du régime après 1810.

musée de l’Armée, Paris
© Paris – musée de l’Armée, Dist. Rmn – Grand Palais / Philippe Sébert
C’est au final une exposition que je recommande pour son côté didactique, la richesse de ses œuvres, son caractère exhaustif, et un parcours dédié aux enfants.
Anne-Laure FAUBERT
Exposition coproduite par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, la Villette et la participation du musée de l’Armée, du château de Fontainebleau, du Louvre, des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, du Mobilier national et de la Fondation Napoléon.
Jusqu’au 19 décembre 2021
Oui tout à fait d’accord très didactique et qu’elle scénographie !
Bonjour, oui très belle scénographie qui rend bien les différentes facettes de la vie de Napoléon
j’hésitais, mais je pense que j’irai cet été, merci pour ce retour!
Bonjour, elle est intéressante vraiment. Après cela dépend aussi de votre connaissance sur Napoléon. J’y ai retrouvé certains thèmes évoqués dans des précédentes expositions mais j’ai quand même apprécié l’expo au point d’y retourner en famille fin juin.