Le 31 mars, l’étoile Marie-Agnès Gillot faisait ses adieux à la scène de l’Opéra de Paris dans Orphée et Eurydice de Pina Bausch. Si cet opéra dansé n’est pas l’un de mes préférés, il interroge sur la vie, la mort, la vie… et notre destin. Mais ce soir là, qu’importe le ballet – et le côté intemporel et sublime du 3° tableau – le public était là pour « MAG » ou Marie-Agnès Gillot.
Danseuse hors normes, Marie-Agnès Gillot est connue aussi bien comme danseuse – magnifique dans ses interprétations de danse contemporaine comme ici chez Mats Ek où il faut la voir tourner dans La salle de bains autour du bidet – et chorégraphe – essai plus mitigé que son ballet Sous apparence que pour le public non balletomane, pour sa collaboration avec Petit Bateau ou sa couverture de Milk Magazine.
Marie-Agnès Gillot a dansé ce ballet avec son ex-mari Stéphane Bullion dans le rôle d’Orphée, avant de faire ses adieux accompagnée de son fils, comme le veut désormais la tradition pour les danseuses… et sa chienne Goldie… puis au fur et à mesure de ses invitations, ses amis, professeurs – immense joie de revoir Kader Belarbi – et danseurs étoiles l’ont rejointe sur la scène.
Des adieux à une institution où elle est rentrée à l’âge de 9 ans et qu’elle quitte 33 ans après. Des adieux graphiques en rouge – pour la robe de scène et les roses, blanc – des roses toujours – et noir pour le sol.
Une soirée où sa présence était, comme toujours, aussi remarquée, ses gestes toujours aussi précis et vivants… Une soirée à son image… Joie et nostalgie s’entremêlaient dans la salle…avec cette peur de ne plus la voir danser, elle qui sut imprimer son style…
Anne-Laure FAUBERT