« La gloire n’est pas un vain mot pour moi » écrit Delacroix en 1824….
Si Delacroix (1798-1863) appartient à la mémoire collective tant par la présence de ses œuvres sur les anciens billets en francs, que par ses grandes fresques comme La liberté guidant le peuple, il n’avait pas fait l’objet d’une rétrospective parisienne depuis 1963, année du centenaire de sa mort. Longtemps opposé à Ingres dans une dialectique classicisme / romantisme, il manquait à cet artiste une approche globale, à laquelle répond cette exposition.
Sous le commissariat de Sébastien Allard, dont j’apprécie les expositions comme celle consacrée à Corot, on découvre certes les célèbres œuvres de jeunesse mais également un Delacroix illustrateur d’œuvres sur Faust…et libertin. Un érotisme latent imprègne l’exposition.
La carrière de Delacroix se révèle lisible jusqu’aux Femmes d’Alger puis devient plus complexe entre fleurs, œuvres religieuses et paysages. Dans ses années de jeunesse Delacroix recherche la gloire alors que sa famille est ruinée par la chute de l’Empire. Il peint alors les grands décors pour le Palais Bourbon, les églises parisiennes. L’exposition universelle de 1855, en le considérant comme l’émanation du génie français, le fige dans une figure intouchable.

Cette exposition, dont certains textes sont écrits avec un style remarquable et un plaisir évident, permet de redécouvrir un Delacroix écrivain, aquarelliste et auteur de lithographies. Des grands tableaux on passe ensuite aux coulisses et à l’atelier… J’ai retrouvé avec une grande joie les tigres de Delacroix, certains portraits… mais suis restée perplexe devant sa peinture religieuse…
Anne-Laure FAUBERT
Une exposition à découvrir jusqu’au 23 juillet 2018
Artiste incroyable