Orphée et Eurydice de Pina Bausch: un opéra ballet mortifère…

Orphée et Eurydice est semblable aux histoires d’amour tragiques qui égrènent la littérature… A une différence près: Orphée réalise – en partie – un souhait éprouvé par tout être humain : faire revivre une personne aimée et décédée.

Orphée et Eurydice, chorégraphie Pina Bausch
Orphée et Eurydice Chorégraphie et mise en scène Pina Bausch Décors, costumes et lumières Rolf Borzik Musique Christoph Willibald Gluck ORPHÉE : Stéphane Bullion EURYDICE : Marie-Agnes Gillot L’AMOUR Muriel : Zusperreguy

Cet aspect mortifère était extrêmement bien rendu dans la version dansée de Pina Bausch samedi dernier à Garnier.

Un opéra ballet que j’avais déjà vu en 2009 mais que je voulais revoir, pour notamment écouter en allemand le célèbre air « J’ai perdu mon Eurydice ».

Cette chorégraphie de 1975 est composée de 4 tableaux: Deuil, Violence, Paix et Mort.

Une mise en scène sobre et parfois étrange – signification du cercle tracé à la craie dans le premier tableau? – qui place l’action dans un huis clos oppressant… Ainsi, par exemple, la rangée de fleurs qui apparaît dans Violence est là pour évoquer les cimetières et les « canapés » rappellent par leur gris sombre les pierres tombales…

L’originalité de cet opéra dansé est de faire intervenir sur scène, à côté des danseurs, des chanteurs pour les rôles principaux, le chœur restant près de l’orchestre. Ainsi Orphée est-il à la fois incarné par Stéphane Bullion (danse) et Maria Riccarda Wesseling (chant), Eurydice par Marie-Agnès Gillot (danse) et Yun Jung Choi (chant) et Amour par Muriel Zusperreguy (danse) et Zoe Nicolaidou (chant). Une façon de réconcilier 2 arts qu’on oppose souvent, le chant et la danse…L’absence de sous-titrages obligeait également le public à se concentrer sur la scène ; ) et à écouter ces voix.

J’ai sans conteste préféré le 3° tableau Paix. Enfin une lueur d’espoir! La danse se fait beaucoup plus fluide, moins saccadée, et les ombres des Enfers, silhouettes roses pales, évoluent avec grâce… Un instant, le spectateur peut espérer une fin heureuse…

Le fameux chant de désespoir d’Orphée était très beau… Quoiqu’un peu trop couvert par l’orchestre à mon goût. Une scène où étaient enchevêtrées les 2 représentations d’Eurydice dans un mélange de rouge et de noir.

Une interprétation techniquement réussie mais à laquelle il manque quelque chose pour que j’y adhère totalement…

2 réflexions sur “Orphée et Eurydice de Pina Bausch: un opéra ballet mortifère…

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