Je vous avais déjà parlé à 2 reprises des Cours de la ville de Paris Paris sur scène, les spectacles à Paris, du Moyen Age aux années 60. Une première fois pour vous faire part du programme, une deuxième fois pour faire un petit bilan.
J’y étais vendredi dernier après une interruption de 2 semaines. Un public plus jeune que les fois précédentes. Des balletomanes disséminés dans la salle? ; )
Un cours replaçant certains fondamentaux, dont je vous livre les grandes lignes:
La force du ballet est, rappelons le, le fait de s’adresser à tous, sans barrière de langage ou de culture ( hochement de tête annelaurien à ces propos: c’est la raison pour laquelle je préfère la danse à l’opéra…) Sa faiblesse est l’absence de corpus écrit. Une chaîne ininterrompue de talents existe donc depuis Louis XIV en France, se transmettant les chorégraphies. Le corps étant faillible et mortel, on ne danse pas seulement avec le corps, on danse aussi avec son âme.
Le mouvement romantique change l’histoire du ballet en France avec notamment l’apparition de la « jolie morte » (Th. Gautier): les grandes ballerines donnent corps au Romantisme. Ce mouvement se nourrit du fantastique contre le matérialisme croissant (« Enrichissez-vous » déclare alors A. Thiers) – Tiens ce problème est ancien… ; )
La première période de ce mouvement est symbolisée par La Sylphide (livret: A. Nourrit et chorégraphie:Ph. Taglioni), ballet pantomime en 2 actes. Ce ballet fixe un genre: le premier acte se déroule dans un village où les costumes donnent une couleur locale. Le second dans un ailleurs peuplé de créatures fantastiques.La danse cède alors la place à la pantomime et le « ballet en blanc » apparaît.
La deuxième période est représentée par Giselle (livret: Th. Gautier et H. de St Georges et chorégraphie de J. Coralli et J.Perrot). Le premier acte est une histoire humaine alors que le second se danse autour d’une tombe. Le corps de ballet prend de l’importance et ne se contente plus de faire valoir pour la ballerine principale.
La dernière période est marquée par une décadence, les ballets s’abandonnant à la facilité ou au tour de force.Le répertoire est abandonné.
Degas peint alors la danse dans son quotidien et non plus comme l’unique représentation de la ballerine…