Conférence de la psychologue Bernadette Lemoine sur l’angoisse d’abandon chez l’enfant

 J’en avais parlé à quelques uns, voici la retranscription d’une conférence de la psychologue Bernadette Lemoine, auteur de Maman ne me quitte pas et de L’enjeu de la Réussite.

J’ai lu d’un autre Lemoine: Transmettre l’amour – l’art de bien éduquer, livre que je recommande même si j’ai du mal à accepter que ma fille soit une « fille économique » et que la forcer à manger reviendrait à entrainer chez elle une « anorexie d’opposition ».

Voici donc les grandes lignes de cette conférence  et l’idée phare : face à l’angoisse de séparation des enfants, les parents doivent réaffirmer la permanence de leur amour.

Notre capacité à aimer nécessite un minimum de maturité humaine et affective fondée sur 15 caractéristiques :

  1. Avoir le sens du réel et de la réalité
  2. Avoir conscience de soi, de ses talents et de ses faiblesses (estime de soi et humilité)
  3. Etre conscient de tout ce que nous recevons d’autrui et l’accueillir avec reconnaissance comme un don et non comme un dû
  4. Etre capable de donner et de se donner
  5. Prendre conscience de ses manquements sans les reporter sur autrui
  6. Apprendre à juger de façon objective (esprit critique)
  7. Savoir être à sa place dans sa génération
  8. Respecter les règles quand elles sont justes
  9. Prévoir les conséquences de ses actes et en être responsable
  10. Accepter de prendre des risques raisonnables
  11. Accepter l’autre dans sa différence
  12. Vivre dans l’instant présent et non dans le passé
  13. Ne pas rêver sa vie mais la vivre
  14. Avoir une liberté intérieure permettant de choisir en fonction de ce qui est bien
  15. Construire son autonomie affective en étant capable d’affirmer ses choix.

En lisant cette liste, je me demande si beaucoup d’adultes sont vraiment matures affectivement…

Un bébé reste en fusion avec sa mère et le cordon psychologique qui le relie ne doit pas être coupé abruptement car une séparation, lorsqu’elle se passe mal, peut altérer la confiance qu’il a naturellement. Les conséquences peuvent se retrouver à l’âge adulte par des comportements fusionnels ou d’électron libre.

A l’âge de 2 ans et demi / 3 ans, l’enfant prend conscience qu’il est différent de sa mère. Commence alors la période des grands caprices et de l’affirmation du « moi je ». (Note annelaurienne : euh ça peut arriver avant…)

Entre 4 et 7 ans l’enfant se « défusionne » de sa mère en se tournant vers d’autres personnes qui jouent un rôle de tiers séparateur.

Ces différentes phases permettent à l’enfant de se construire.

Lorsqu’un enfant se sent abandonné, il éprouve des angoisses de mort qui se manifestent de la façon suivante :

– troubles réguliers du sommeil

– difficulté relationnelle

– volonté de ne pas grandir

 

Les séparations possiblement douloureuses sont les suivantes :

– la néonatalogie

– le sevrage

– la crèche / garderie

– les angoisses de la mère

– la naissance du second enfant.

 

Certaines caractéristiques infantiles qui persistent à l’âge adulte doivent alerter :

– la volonté de toute puissance

– l’égocentrisme

– le principe de plaisir vs celui de raison.

La tache des parents est donc d’apprendre aux enfants la continuité, la persévérance et le courage. Un enfant a besoin de comprendre que les règles de vie qu’on lui inculque sont pour lui et non pour nous.

La psychologue concluait en rappelant que la confiance est l’autre versant de l’amour.

 

Vos réactions à ces propos ?

4 réflexions sur “Conférence de la psychologue Bernadette Lemoine sur l’angoisse d’abandon chez l’enfant

  1. C’est Wonderwoman ou Superman la femme ou l’homme doté de ces 15 qualités. C’est plus un idéal vers lequel les gens devraient tendre. Mais la qualité d’objectivité de la 6e recommandation est quasiment irréalisable puisque nous portons forcément des jugements subjectifs, c’est-à-dire fondés à partir de soi en tant que sujet. S’il fallait ces 15 qualités pour pouvoir aimer, il n’y aurait plus beaucoup d’amour en ce bas monde… Les psys ouvrent des pistes certes intéressantes, mais risquent de décourager toutes celles et ceux qui ne se sentent pas à la hauteur, vis-à-vis d’une pensée qui apparaît légèrement dogmatique d’après ce billet de blog.

    1. @Christine: ce n’est pas une pensée dogmatique mais fondée sur le respect d’autrui. C’est @ Louise qui l’a très bien perçu. Certains critères me semblent raisonnables et normaux pour toute personne ayant suffisamment de recul sur elle-même. D’autres tiennent plus de l’idéal.

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