Si je ne suis pas une grande cinéphile – disons que c’est ma mère qui, elle, l’était qui m’a fait ma culture du cinéma et que je connais davantage les films d’Eisenstein, les muets ou les films américains des années 50 que ceux de la Nouvelle vague française – je suis une grande amatrice de mode, capable de m’arrêter en admiration sur le tomber d’une robe, la qualité d’une matière et de mettre des alertes sur différents sites quand je cherche un modèle bien précis de veste ou de robe…
Autant dire que l’exposition CinéMode par Jean-Paul Gaultier était pour moi ; ) Elle part de la collection du fondateur de la Cinémathèque, Henri Langlois, qui considérait que les costumes de cinéma gardaient un peu de la magie et de l’écriture du film dans lesquels ils étaient apparus. Il allait ainsi à contre-courant d’une époque où les costumes de cinéma étaient mal considérés car souvent mal finis puisqu’il fallait donner une vue d’ensemble et qu’ils étaient d’ailleurs souvent réutilisés dans d’autres films. La collection de la cinémathèque s’est ensuite enrichie dans les années 1970 lorsque les studios hollywoodiens ont fait faillite.

L’exposition CinéMode est issue de la collaboration de la Cinémathèque, de la regrettée Tonie Marshall, comédienne et cinéaste, et du couturier Jean-Paul Gaultier, grand couturier cinéphile et collaborateur aux costumes, occasionnel mais décisif, de cinéastes aussi différents que Pedro Almodóvar ou Luc Besson. C’est au cinéma et notamment au film Falbalas, l’un des chefs-d’œuvre de Jacques Becker que le couturier doit son intérêt pour la mode et qu’il décide d’en faire son métier. Petit, Jean-Paul Gaultier est très proche de sa grand mère et habille son nounours Nana en piochant dans la malle de sa grand-mère où il découvre les corsets dont il fera une armure plutôt d’une femme rebelle qui assume sa féminité et sa sexualité. Il crée également des robes de mariée avec des corsets au-dessus. La lingerie devient un dessous qu’on expose à l’extérieur.

Jean Paul Gaultier raconte et déploie à la Cinémathèque, à travers sa collection et de nombreux prêts, son histoire personnelle du cinéma, celle des rebelles sans cause, des icônes inspirées de la rue et des transidentités les plus sophistiquées. On y retrouve ses thèmes de prédilection: le masculin / féminin; des femmes irréelles et fantasmées. Marilyn Monroe et Rita Hayworth souffrirent beaucoup de leur statut de star fantasmée. L’exposition montre aussi comment les hommes devinrent à leur tour des hommes objets : le cow-boy, d’abor personnage massif, se transforma ensuite en un être fantasmé. Détournant le mythe de James Bond : Jean-Paul Gaultier proposa un défilé James Blond.
Une exposition où se mêlent extraits de films comme Les hommes préfèrent les blondes avec Marylin Monroe, costumes de superhéros et de stars. Pour cinéphiles et / ou amateurs de costumes et de mode…
Anne-Laure FAUBERT
pas très cinéphile non plus mais l’expo a l’air très complète!
Bonjour, elle est très belle et complète en effet!