Samedi 4 octobre 2014 – théâtre des Sablons – Neuilly-sur-Seine
Après Future Memories de Kylian dont j’ai parlé ici, Cendrillon (2013) de Malandain est la deuxième révélation de cette rentrée culturelle.
Le ballet était passé à Chaillot et à Versailles l’an dernier mais je ne l’avais pas vu.
copyright: Château de Versailles -spectacles
Malandain fait évoluer Cendrillon dans un décor minimaliste fait de centaines de stilettos encadrant la scène. Le carrosse est remplacé par une roue, les elfes se font aiguilles quand les douze coups de minuit sonnent. Une économie de moyens au service de la danse.
Sur des tons grisés, entourée d’hommes, Cendrillon astique des chaussures… d’hommes. La quête de l’idéal masculin pour elle, féminin pour le prince s’accompagne d’une empreinte forte de l’imaginaire. La fée, seul personnage blond et très féminin du conte, appartient au monde du doré, du rêve.
Face à ces deux femmes une multitude d’hommes, certains sortis tout droit de l’expressionnisme allemand et du film Nosferatu: la belle-mère et les deux sœurs de Cendrillon sont interprétés par trois hommes chauves. Noureev avait fait danser la marâtre par un homme, Malandain travestit les deux sœurs Javotte et Anastasie.
Le bal des prétendantes est magnifique et renforce le caractère masculin de l’oeuvre: des mannequins remplacent les danseuses et les robes noires virevoltent de façon féerique. Ce choix concentre l’action sur le trio mère filles et lorsque le prince apparaît, elles tentent de le séduire toutes les trois…
Imaginaire et réel se côtoient, rendant la lecture difficile: les elfes ouvrent le ballet, ils le clôturent également lorsque couchés la belle-mère les arrose. Et si cela n’était qu’un songe?