C’est en présence de la commissaire de l’exposition, Gaëlle Rio, que j’ai pu découvrir l’exposition « L’art du pastel de Degas à Redon » au Petit Palais.
Une exposition que je souhaitais voir surtout pour les pastels d’Odilon Redon, je dois l’avouer, et qui présente 130 des 200 pastels du Petit Palais, sans aucun prêt extérieur, selon un parcours historique et esthétique.

Souvent considéré comme frivole et d’une pratique d’agrément féminine, le pastel gagne ses lettres de noblesse au XIX° siècle avec la création en 1885 de la société des pastellistes français. En 1889, lors de l’exposition universelle, un pavillon est dédié au pastel.
L’art du pastel connaît son âge d’or au XVIII° siècle comme en témoigne le portrait de la Princesse Radziwill de Vigée Lebrun qui ouvre l’exposition.

C’est toutefois dans le dernier quart du XIX° siècle puis au début du XX° siècle qu’il bénéficie d’un véritable renouveau. Le pastel offre en effet une alternative intéressante et moins onéreuse à la peinture à l’huile. D’œuvre d’agrément ou d’esquisse, le pastel devient progressivement une œuvre autonome, appréciée des artistes romantiques comme Jean-Baptiste Carpeaux.

Le pastel naturaliste est le fait d’artistes souhaitant sortir de leur atelier pour aller au contact de la nature. Ils s’emparent alors du pastel, matériau léger et peu encombrant pour dessiner sur le motif. En effet, il ne nécessite pas de temps de séchage et le pastel peut servir d’études préparatoires pour les œuvres, même s’ils finissent souvent leurs œuvres en atelier. Cette technique permet par ailleurs à la bourgeoisie de se faire portraiturer à moindres frais et de fixer les traits et l’expression d’une personne plus rapidement que l’huile.

Cette exposition se décompose en quatre temps : le pastel naturaliste, impressionniste, mondain et symboliste. La dernière est celle qui m’a le plus séduite avec ses êtres surnaturels dans la droite ligne de Füssli et autres artistes du fantastique.
Anne-Laure FAUBERT