C’est en compagnie du Co commissaire de l’exposition, Joachim Pissarro, arrière-petit-fils de l’artiste, que j’ai pu découvrir l’exposition Pissarro à Eragny, la nature retrouvée. Historien d’art enseignant notamment aux Etats-Unis, il nous a livré une lecture intéressante et à double face de l’œuvre de l’artiste.
Eragny est un village très peu connu et intact, loin des pèlerinages touristiques comme Giverny ou Auvers sur Oise. Pissarro vit en effet à l’époque dans deux endroits : Pontoise et Eragny. Ayant grandi sans maître de peinture, il se définit comme anarchiste (An/ Archos en grec : sans maître) tant au niveau pictural que politique. C’est d’ailleurs cet aspect de l’exposition que j’ai trouvé particulièrement intéressant. Par ailleurs, quoique juif, il critique dans ses dessins la banque juive même s’il se reprend ensuite lors de l’affaire Dreyfus.
Pissarro entretient des relations étroites avec Monet et à sa mort, ce-dernier devient le tuteur de son dernier fils, Paul-Emile Pissarro.
Lorsque Pissarro peint une scène de marché à Gisors ou un jardin, on est loin de la peinture ornementale de Monet où par exemple les betteraves sont absentes car considérées comme vulgaires. Pissarro, lui, s’intéresse au modèle économique du marché, à l’aspect nourricier du potager… Deux approches différentes qui ne doivent pas faire oublier que Pissarro et Monet étaient tous deux des libre penseurs.
Musée du Luxembourg jusqu’au 9 juillet 2017