C’est une exposition intéressante et surprenante que nous invite à découvrir le musée Rodin. En confrontant un « monstre sacré » de la sculpture et l’artiste contemporain Anselm Kiefer sur l’ouvrage que Rodin consacra il y a plus de 100 ans aux « Cathédrales de France », le musée nous invite à nous interroger sur la dimension érotique de la religion.
Les peintures de cathédrales, avec leurs grands aplats de couleurs rappelant les œuvres de Monet et leur dominante mordorée, émerveillent par leur beauté, alors que près d’elles les vitrines laissent perplexes.
Sursum corda rappelle les références bibliques de l’échelle, celle du dimanche des Rameaux offre une lecture étonnante de cette fête puisque le rameau habituellement brandi en signe d’acclamation gît ici, piétiné. Les dessins érotiques de Kiefer laissent tout d’abord perplexes mais prennent toute leur dimension à la fin de l’exposition, après la (re)découverte des sculptures érotiques et bouleversantes de Rodin.
Car, et c’est sa grande force, cette exposition invite à nous interroger sur notre rapport au sacré et au profane, à la dévotion que l’on peut avoir pour des objets ou des êtres, et à l’érotisme latent de nos pensées. Elle nous rappelle aussi à quel point Rodin a pu être moderne, mettant en évidence les désirs et les non-dits.
A découvrir jusqu’au 22 octobre au Musée Rodin