Autant j’étais restée sur ma faim avec Flammes de Paris, autant je suis sortie enchantée de Garnier hier soir.
Est-il encore besoin de présenter Don Quichotte, son écuyer Sancha Pança et sa jument, Rossinante? A ce propos, je suis encore étonnée d’avoir vu ce cheval rester aussi calme et serein face à la musique et aux mouvements des danseurs…
Certes ce n’étaient pas les stars du Bolchoï: point de Maria Alexandrova, de Natalia Osipova ou d’Ivan Vasiliev … mais les danseurs principaux étaient techniquement très bons.
Sur une musique de Ludwig Minkus, et une chorégraphie de Marius Petipa et Alexandre Gorski, le chevalier errant pourfendeur de moulins fait le bien autour de lui.
C’est grâce à lui que Kitri (Ekaterina Shipulova) et Basilio ( Alexandr Volchkov) pourront se marier, allant à l’encontre de la volonté des parents de la jeune fille.
Alexeï Loparevich campe un Don Quichotte idéaliste et un brin ridicule, Alexandr Petukhov un Sancho glouton et peureux qui m’a fait penser au Papageno de la Flûte enchantée. Les femmes sont sensuelles, vénéneuses, les danses parfois érotiques… Il n’y a pas de doute, nous sommes bien dans l’Espagne de Carmen.
Le rire est rendez-vous qu’il s’agisse de la fausse mort de Basilio où il montre ostensiblement au public qu’il se couche sur sa cape avant de mettre le poignard sous son bras, du mouchoir qu’il sort pour Kitri, alors qu’il est censé être mort, ou des personnages de Don Quichotte et Sancho.
Le rêve du chevalier errant, une véritable féerie de blanc et de bleu ciel, rappelle les dessins anglais de fées. Certains spectateurs ne s’y sont pas trompés, faisant fie de l’interdiction de photographier…
Bref, un spectacle réussi, des danseurs bondissant – un faible pour Alexandr Volchkov – , des pas de deux romantiques ou burlesques, des danses de groupe parfaites. Le boléro du dernier acte m’a rappelé une version des Saisons russes vue au théâtre des Champs Elysées en juin 2009, mettant en lumière l’apport de Béjart.
Bien sûr si l’on veut chercher la petite bête, on pourra dire qu’à un moment une des danseuses s’est enlevée quelque chose de son chignon sans penser qu’elle était sur scène, que le 3° groupe de danseuses de gauche lors du rêve de Don Quichotte avait du mal à tenir sa position et que le décor du dernier acte mélange plusieurs styles architecturaux.
Il n’empêche, le résultat est éblouissant. Les danseurs du Bolchoï ont une façon de danser conquérante, une technique dans les sauts, une souplesse du buste chez les femmes, une utilisation des pointes… que je n’avais encore jamais vus…
Une réputation méritée…
J’avais vu le Don Quichotte à Bastille il y a quatre ans environ et j’avais adoré! Sur une chorégraphie de Noureev d’après Petipa, des costumes et des décors colorés voire éblouissants. Et bien sûr, de très beaux danseurs et danseuses fines et gracieuses. Un vrai régal et ce qui reste un très bon souvenir, comme pour toi plus tard!
C’est un très beau ballet en effet! Et cela faisait tellement longtemps que je voulais voir le Bolchoï…
la manière dont tu partages tes impressions est vraiment très agréable, je trouve! on sent que tu regardes vraiment les choses…
du coup, tu me donnes envie de retourner vers les ballets plus classiques, desquels je me suis éloignée au profit de créations plus contemporaines… mouais mouais mouais!
Merci!! Les danseurs, la chorégraphie, les lumières, décors et musique ont tous leur importance… Pour la danse contemporaine, à l’opéra de Paris, il y a Rain de Keersmaeker qui commence la semaine prochaine et une création « L’anatomie de la sensation » de Mc Gregor en juillet. Les autres salles je les connais moins.
Je n’ai pas de réelle préférence en termes d’époque de danse. Je recherche « juste » une certaine expression de la beauté, une réelle réflexion sur l’œuvre…