Après vous avoir parlé des Impressionnistes avec L’atelier en plein air au Musée Jacquemart André (voir le billet ici) et de l’exposition Manet, Renoir, Monet, Morisot… scènes de la vie impressionniste au Musée des Beaux-Arts de Rouen (voir ce billet) direction Le Havre et la magnifique exposition sur Eugène Boudin -dont j’aurais bien piqué quelques tableaux … ; ) comme celui-ci…
Eugène Boudin, Femme en robe bleue sous une ombrelle, vers 1865, huile sur carton, 22,1 x 31,8 cm. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Second et dernier arrêt : Le Havre
Situé près de la mer, le musée d’art moderne André Malraux du Havre consacre jusqu’au 26 septembre une exposition à Eugène Boudin : Eugène Boudin l’atelier de la lumière.
Eugène Boudin, Villefranche, vers 1892, huile sur bois, 41 x 32,7 cm.Williamstown, Massachusetts (États-Unis), Sterling and Francine Clark Institute © Sterling and Francine Clark Institute, Williamstown / Michael Agee
Claude Monet, plutôt avare de compliments, déclarait « je dois tout à Boudin ».
Il n’y avait pas eu d’exposition consacrée à cet artiste dans ce lieu depuis 1906. Ce musée, ouvert au public en 1845, est le premier musée à voir entrer des œuvres de Boudin (1824 – 1898) dans ses collections, dès 1853-1854.
Eugène Boudin, Berck. Le Chargement du poisson, 1880, huile sur toile marouflée sur bois, 31,7 x 46,6 cm. Cambridge (Royaume-Uni), Fitzwilliam Museum © Fitwilliam Museum, Cambridge
Si le fil conducteur du festival – le portrait – n’est pas toujours évident, il apparaît sous la forme de la naissance des scènes de bains de mer. Toute une société mondaine vient se divertir sur les plages normandes, préfiguration de notre société de loisirs.
Boudin introduit un nouveau rapport à l’espace et au temps, même s’il ne se considère pas comme un impressionniste. Il effectue au début de sa carrière un travail de copiste et reste longtemps tiraillé entre les leçons des maitres anciens et la forte attraction pour le Havre et les côtes normandes. Il s’intéresse de plus en plus à un sujet moderne : les stations balnéaires. Les travailleurs de la mer de Victor Hugo en Bretagne l’inspirent par l’incidence de la lumière sur la plage et le sable. Le sujet se dissout de plus en plus et sa peinture annonce par moments l’abstraction.
Eugène Boudin, Le Bassin du Commerce au Havre, 1878, huile sur toile, 38 x 55 cm. Collection particulière © Photo Charles Maslard.
Boudin a dès le début de sa vie compris qu’il fallait capter l’impression. Ce n’est cependant qu’à la fin de sa vie qu’il se dégage des contraintes des collectionneurs pour aller vers ce qui l’intéressait vraiment. Une exposition qui lui rend un hommage mérité.
Eugène Boudin l’atelier de la lumière à découvrir jusqu’au 26 septembre 2016 au musée d’art moderne André Malraux du Havre