La Première de la Belle au bois dormant était l’occasion de (re)voir ce ballet après de longues années d’absence. Si certains passages de la musique de Tchaïkovski m’étaient connus (merci Walt Disney ; ) et les galas de danse), je n’avais jamais vu le ballet dans son intégralité.
C’est un très beau ballet classique avec beaucoup de monde sur scène. Le corps de ballet peut montrer l’étendue de ses talents.
On pourrait intituler ce ballet: Aurore ou l’arlésienne: le personnage principal est peu vu. Dans le premier acte elle est reléguée dans un un coin de la scène et n’apparaît qu’au milieu de l’acte 2. Eleonora Abbagnato danse Aurore de façon fluide, aérienne mais semble absente, déjà endormie?
Le Prince Désiré, dansé par un Mathieu Ganio qui a du mal a se réceptionner par moment, est délicieux de grâce mais le couple formé avec Aurore ne m’a pas convaincue.
L’applaudimetre explose lors de la scène du mariage où l’oiseau bleu est dansé
par un Mathias Heyman virevoltant et une Myriam Ould-Braham aérienne.
La belle au bois dormant est un ballet – trop ? – long… peut être car
le dénouement est déjà connu, ou que les scènes classiques de groupe ou passages obligés sont nombreuses. Il se traine en longueur à l’image du sommeil qui empare la jeune fille.
L’idée d’introduire les différents personnages des contes de Perault dans la scène de mariage est une mise en abyme réussie et originale: les personnages de conte existent alors indépendamment de leur conte propre. Cest aussi une très belle façon de faire rentrer la vie dans le conte qui souvent s’arrête a la
phrase consacrée « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. »
Des 8 fées du conte, seules 2 se détachent ici: Carabosse et ses 7 monstres
hideux, telle une Blanche neige des ténèbres, et la Fée des Lilas, très
maternelle. Ce combat entre le bien et le mal, la lumière et l’ombre, se traduit également dans la musique employée.
Car la belle est le premier « ballet symphonique »…