Je l’avais mentionné sur Twitter. Voici la critique de cet essai plutôt bien écrit sur la danse. Je ne suis pas d’accord avec tout, et ai déjà eu l’occasion d’échanger avec l’auteur à ce sujet.
Daniel Picard rappelle que l’origine de la danse est sacrée: « c’est la beauté d’un corps humain qui est mis harmonieusement en valeur en hommage à la Divinité. » La danse ne se résume pas à quelques grands jetés ou figures classiques mais est un art de grâce (je vais le faire répéter 10 fois au prochain qui me dit que la danse ce sont des pointes et c’est tout… ; ) ) La danse inculque la politesse et l’aisance.
Le coeur de l’essai réside dans la défense de la danse classique, dont les chorégraphies d’origine sont mal conservées (combien de fois me suis-je posée cette question pour essayer de comprendre une scène ou la présence d’un danseur). Il égratigne au passage Coppélia dans la version de Bart (cf mon billet au sujet du ballet ). C’est sur ce point où nous sommes en désaccord. Je considère qu’il relève de la liberté de chaque chorégraphe d’interpréter un oeuvre différemment de ces prédécesseurs, contrairement à l’auteur qui considère cela comme du plagiat. Selon moi Noureev a bien introduit l’homosexualité latente dans nombre de ses ballets, insisté sur le rêve et le ballet comme un tout (la scène finale renvoie souvent à celle initiale cf mon analyse de Roméo et Juliette par exemple ).
Daniel Picard prend comme contre exemple de Coppélia La Source de Bart (cf mon billet également) qui est un exemple réussi de « remontage » d’un ballet classique au XXI°s en en respectant l’esprit et la lettre. Au passage, il s’agit de 2 chorégraphes Père et fils pour les 2 exemples cités…
Des propositions sont également faites pour préserver la danse classique notamment par la création d’une association loi 1901.
Laissons le dernier mot à Madeleine Lafon, danseuse étoile trop vite disparue: « être classique c’est limiter l’expression directe par des règles, mais aussi suggérer tout un monde intérieur »… A méditer…