George Balanchine à Garnier: des ballets russes à « l’abstraction »

Que retenir de la Première, lundi, de la soirée consacrée à Balanchine?

En dehors du défilé du ballet sur lequel je reviendrai, un point de logistique tout d’abord: il aurait été préférable de commencer par Le Fils Prodigue (1929) et de terminer par Agon (1957), afin de suivre l’évolution du chorégraphe…

3 ballets, 3 styles différents même si Sérénade et Agon se ressemblent par leur côté graphique.

Une sensualité traverse les 3 oeuvres, teintée d’un érotisme violent dans Le Fils prodigue… Balanchine aimait les femmes, les danseuses et cela se sent… La beauté de la musique, qu’elle soit de Tchaikovski, Stravinski ou Prokofiev et l’adéquation avec les chorégraphies frappent également

Sérénade (1934) n’était pas une surprise, l’ayant déjà vu notamment aux Etés de la danse 2010. Je me suis donc laissée guider par la musique de Tchaikovski, puissante et magnifique, tout en contemplant les danseuses et danseurs tout de bleu vêtus. Des Sylphides modernes? Sans aucun doute. Un beau ballet, parfois un peu long cependant. L’occasion de revoir danser Hervé Moreau et Eleonora Abbagnato, et de revoir la gracieuse Laëtitia Pujol évoluer sur scène…

Agon, qui reprend les joutes de l’Antiquité sur la musique sérielle de Stravinski fut marqué par le pas de deux d’Aurélie Dupont et Nicolas Le Riche. Quelle présence scénique!!! Il n’y a rien à faire Nicolas Le Riche est vraiment doué pour la danse moderne comme dans Appartement de Mats Ek (cf billet) où il m’avait également subjuguée. Mathieu Ganio souffre de la comparaison. Question d’âge aussi je pense.

Quant au Fils prodigue qui clôturait la soirée, c’est un ballet violent, tant dans les décors signés du peintre Rouault que dans la musique de Prokofiev, les costumes ou la danse. On y retrouve clairement l’empreinte des Ballets russes avec ce côté « brut », les sauts, les bras tendus qui rappellent l’Après midi d’un faune de Nijinski. Une oeuvre qui tétanise. Les compagnons, par leur crâne rasé, leur costume mi bagnard mi romain et leur danse brutale forment un tableau d’horreur, celui de la luxure… Si Marie-Agnès Gillot s’avère une courtisane vénéneuse à souhait, c’est Jérémie Bélingard (le fils) qui remporte tous les suffrages….

Une soirée dont on sort KO debout…

4 réflexions sur “George Balanchine à Garnier: des ballets russes à « l’abstraction »

  1. C’est étrange je n’ai pas eu cette impression de sensualité et d’érotisme devant ces trois ballets, au contraire je trouve toujours la chorégraphie de Balanchine assez froide. Par contre je suis d’accord sur les danseurs et la musique, vraiment magnifique 🙂

    1. Impressions notées à chaud en sortant de Garnier afin d’éviter de trop intellectualiser tout de suite… Les danses entre le fils et la courtisane dans Le fils prodigue sont à plusieurs reprises très suggestives… Quant à la sensualité des 2 autres pièces, c’est plus frappant je trouve dans Sérénade, véritable ode à la danseuse que dans Agon, où le début ne m’a pas touchée mais où elle se ressent dans le Pas de deux de Le Riche et Dupont… Ce qui ne m’empêche pas d’être d’accord avec le côté souvent froid des chorégraphies de Balanchine…

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