Je vous parlais dans un précédent billet des spectacles fédérateurs joués aux alentours de Noël.
Le lac des cygnes en est un. J’y étais mardi dernier à Bastille. Histoire de comparer ; ) la chorégraphie de Noureev à celle d’Ivanov, élève de Petipa. Cette version avait été donnée en juillet 2010 par le Ballet de Novossibirsk aux étés de la danse du théâtre du Châtelet.
Comme en juillet, il y avait beaucoup de groupes d’adolescents. Je n’avais alors pas compris s’ils faisaient des heures sup’ ou si les adultes qui les accompagnaient étaient les parents de l’un d’entre eux. Mardi, c’étaient bien des classes.
La magie de la musique a de nouveau opéré. En juillet, le chef d’orchestre était russe, en janvier français. L’approche n’est pas la même, les accents pas mis sur les mêmes instruments. Mais les deux étaient magnifiques, même si Bastille n’est pas la salle de spectacle idéale pour les cuivres.
Concernant les différences de chorégraphies, Noureev place l’ensemble de la pièce dans le rêve du prince Siegfried. C’est endormi que nous le trouvons au début, c’est allongé que nous le quittons. Cela me rappelle à certains égards cette belle pièce de théâtre espagnole La vie est un songe de Calderon. Le bouffon, personnage présent chez Petipa est supprimé au profit de Wolfgang, le précepteur du Prince, personnage équivoque et manipulateur, alter ego du magicien Rothbart, le même qui a ensorcelé les cygnes. L’interprétation de Noureev met en lumière le rôle de l’inconscient dans l’œuvre de Tchaïkovski, notamment sur son homosexualité.
J’avoue avoir préféré la version de Noureev, même si le déclic ne s’est fait qu’après l’entracte qui invitait encore plus à la rêverie que de celle de Petipa. Toutefois, j’ai préféré la mise en scène du ballet de Novossibirsk: les costumes Renaissance étaient tout simplement splendides, les robes d’une fluidité…
Je recherche la beauté dans la danse, et cette-fois ci encore je l’ai trouvée…
2 réflexions sur “Le lac des cygnes: Noureev versus Petipa”