Depuis 2010, les hortillonnages d’Amiens se parent chaque été de nouvelles œuvres d’art, certaines amenées à perdurer, d’autres plus éphémères. Une promenade bucolique et artistique à quelques encablures de Paris… Je vous en avais parlé ici en 2014, et Le Jardin d’Erode furent longtemps ma couverture personnelle sur les réseaux sociaux.

J’ai réitéré la visite cette année, fin août, par une météo bien moins clémente. Et pourtant la magie a opéré de nouveau.
Créé en 2010 à l’initiative de Gilbert Fillinger, le festival Art, villes et paysage d’Amiens a permis depuis sa création la réalisation de plus de 120 œuvres, créées par 215 artistes de moins de 40 ans accompagnés par les équipes du chantier d’insertion et du festival. Car bien plus que de « faire joli » dans le paysage, ce festival revêt une dimension profonde : permettre à de jeunes talents artistiques d’éclore et à des personnes en difficulté de retrouver du travail. Une mission sociale et humaine que l’on retrouve par ailleurs dans les thèmes de certaines œuvres et qui a aussi permis aux hortillonnages, ancien marais dessiné par les affluents de la Somme et cultivé par l’homme, d’être assainis et visités par plus de 250 000 visiteurs…

Ce festival s’aborde de deux manières selon ses envies : à pied et en barque. Je vous conseille vivement de ne pas bouder cette-dernière : nul besoin d’être un capitaine émérite et il serait dommage de rater cette partie du festival qui ne visite qu’ainsi dans l’un des 20 bateaux amarrés devant le « port au fumier ».

Les œuvres de 2018 se font l’écho des préoccupations environnementales et du subtile équilibre du lieu entre nature et culture. Ainsi la plasticienne Julia Cottin réalise une sculpture végétale, squelette émergeant du marais

pendant que Dorothéa Nold a érigé une sculpture géométrique à la surface de l’eau, évoquant ainsi l’interdépendance des éléments et l’équilibre fragile d’un monde plus en plus instable.
Conçu sur fonds publics – rien n’est payant si ce n’est la location des barques, ce festival se déroule jusqu’au 21 octobre à Amiens. Et pour ceux qui souhaiteraient donner une dimension historique aux jardins, la mission du Centenaire de la Première guerre mondiale nous prépare pour novembre 15 « Jardins de la Paix » réalisés près des hauts lieux du souvenir de la Grande Guerre… Ou comment donner un autre sens à cette terre qui vit périr il y a 100 ans tant d’êtres humains… Les jardins ou la résilience d’une région brutalisée par la guerre.
Anne-Laure FAUBERT
ce lieu est agréable
Oui tout à fait un lieu agréable et ressourçant!