C’est en présence du copropriétaire des lieux, Alexandre de Vogüé, que nous avons visité de façon privilégiée le château de Vaux le Vicomte début juin. Une visite en famille costumée et un très bon goûter, qui nous ont permis de (re)découvrir le château de Fouquet, son histoire et les différents symboles qui parcourent ses murs.
Un château dont je ne me lasse pas et qui m’a semblé étrangement familier…
En 1641, Nicolas Fouquet, jeune parlementaire de 26 ans, acquiert le fief de Vaux-le-Vicomte. Il est nommé Surintendant des Finances en 1653 par le Premier Ministre, le Cardinal Mazarin. Vingt ans plus tard, après avoir réuni sur ce projet l’architecte Louis Le Vau, le peintre-décorateur Charles Le Brun et le jardinier André Le Nôtre, il en fait un chef-d’œuvre unique : le château et le jardin sont parmi les plus beaux de France.
En 1661, il est arrêté par d’Artagnan sur ordre du Roi à qui Jean-Baptiste Colbert assure qu’il a détourné des millions, puis condamné au bannissement puis à la prison à vie par Louis XIV. Vaux-le-Vicomte est alors mis sous scellés et le roi saisit la quasi intégralité de ce qu’il contient : tapisseries, mobilier, peintures, livres, tapis… jusqu’aux orangers ! Si le château revient dans la famille Fouquet, il est mis en vente en 1705. Il change plusieurs fois de propriétaires avant qu’Alfred Sommier ne l’achète en juillet 1875. Ce sont ses descendants directs, la famille de Vogüé qui poursuit l’œuvre commencée il y a 140 ans.
Durant cette visite familiale nous découvrons que l’écureuil est l’emblème de la famille Fouquet, et sa devise « Quo non ascendet » (jusqu’où ne montera-t-il pas ?). Nous apprenons également que Colbert est assimilé à un serpent. Les peintures qui ornent certaines salles prennent alors tout leur sens, comme celle ci-dessous, où l’on voit l’écureuil Fouquet s’éloigner du serpent Colbert alors que le lion Louis XIV semble prêt à bondir.
Visiter Vaux le Vicomte en famille, c’est aussi découvrir les animations mises en place autour des fables de La Fontaine, grand ami de Fouquet.
En fonction de l’âge de vos enfants – les miens étaient trop petits pour découvrir la fameuse rivière souterraine – vous pourrez embarquer sur des pédalos en forme de cygne pour une balade énigme sur le grand canal – nous cherchons encore l’animal caché qu’il fallait trouver mais ce fut un beau moment – suivie ensuite d’un tour en Rosalie. Ces jeux, non compris dans le prix du billet d’entrée, sont accessibles les week-ends et les vacances du 29 avril au 5 novembre 2017.
Si vous restez le soir pour voir Vaux le Vicomte aux chandelles et le feu d’artifice, qui gagnerait à être plus long,

vous croiserez sûrement des personnes costumées – enterrements de vie de jeunes filles, Anglais en goguette ou amateurs de beaux costumes – devisant dans les jardins, comme ce fut le cas au XVII°s.
Vous pourrez même pousser plus loin et croiser le célèbre Hercule, redoré par une mécène américaine…
Anne-Laure FAUBERT
Superbe visite, superbe article !