J’ai beau être baroqueuse, Haendel provoque souvent chez moi un certain ennui: des œuvres certes belles mais qui ne me touchent pas et souvent très longues… S’il n’y avait pas eu le contretenor Tim Mead, je ne serai pas allée au théâtre des Champs Elysées ce lundi. The English Concert y donnait oratorio d’Haendel Theodora dans une salle au tiers vide…

Tim Mead, cela fait des années que je lui « courais après »: découvert avec Les Arts florissants de W. Christie à la salle Pleyel en 2006-2007, entendu à plusieurs reprises dans ce même lieu, je l’avais perdu de vue depuis quelques années et me demandais s’il chantait encore. Beaucoup adulent Philippe Jaroussky ou Andreas Scholl. Je leur préfère Tim Mead… Bel homme comme les 2 autres, il a cette capacité à rendre n’importe quel rôle intéressant par la qualité de sa voix, sa présence scénique et… un je ne sais quoi.

Theodora raconte l’histoire d’une jeune chrétienne, interprétée par Rosemary Joshua, qui, refusant d’adorer les idoles, se voit envoyer dans le quartier des prostituées avant d’être sauvée par Didymus (Tim Mead), soldat romain converti au christianisme et amoureux d’elle. Ils périssent tout deux refusant d’abjurer leur foi.

Un canevas plutôt mince, convenu, mais qui fait réfléchir: le sujet principal en est clairement la pureté et la virginité de la jeune femme: les « assauts » des « vils soldats » sont redoutés et la mort apparaît plus agréable que le viol. La femme est un vulgaire « objet » qu’on décide de déshonorer…

Et vous, cela vous est-il déjà arrivé d’aller voir un opéra / spectacle uniquement pour un chanteur (et de se demander par moments:mais qu’est ce que je fais ici?)?