Première de la Sylphide à Garnier: aux sources du ballet en blanc

La Sylphide (1832) est souvent considérée comme un ballet fondateur de la danse française. Le livret d’Adolphe Nourrit intègre des éléments romantiques – dépaysement des brumes d’Ecosse, souffrance du héros et rêve d’un idéal inaccessible – la Sylphide – présence du fantastique ( la sorcière Madge) ce ballet introduit surtout le premier « acte blanc » de l’Histoire et Marie Taglioni danse sur pointes en tutu blanc vaporeux. 

J’étais donc très impatiente samedi dernier de le découvrir, et  ce d’autant que Giselle, autre ballet romantique, est un de mes ballets préférés.

Ai-je été déçue? Non, même si Mathieu Ganio s’est « réveillé » pendant le spectacle, un peu indolent au début.

La Sylphide - Lacotte Photo: Anne-Laure Graf

Dorothée Gilbert dansait une Sylphide très féminine, coquette, insistante… Du Dorothée Gilbert tout craché diront d’aucuns. Face à cet être évanescent mais très présent, Mélanie Hurel interprétait une Effie amoureuse et déçue, qui au final accepte comme époux Gurn son amoureux transi, dansé par un Alexandre Gasse présent et volontaire. Quant à la sorcière Madge, un Stéphane Phavorin dégingandé pour l’occasion, elle scelle le destin de la Sylphide en offrant à James un voile maléfique…

Un très beau spectacle – très exigeant techniquement – dont la deuxième partie nous transporte dans un ailleurs onirique, comme dans Napoli de Bournonville (cf mon billet) ou Giselle.

Un ballet qui joue sur les machineries de l’époque pour faire voler les Sylphides.

La Sylphide - Photo: Anne-Laure Graf

Un ballet qui joue également sur de nombreuses références religieuses et culturelles: le départ ailé du corps de la Sylphide porté par ses amies rappelle l’Assomption de la Vierge et le désespoir de James le célèbre tableau de Girodet, Atala au tombeau (1808).

Girodet-Anne-Louis-Atala-au-tombeau

Un ballet qui introduit le star system des danseuses, en la présence de Marie Taglioni dont le père Philippe Taglioni avait créé le rôle sur mesure…

Un classique en somme… au bon sens du terme…

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