Il y avait 2 spectacles que je voulais voir à Châtelet cette année : Jiuta et Le Pavillon aux pivoines.
C’était chose faite dimanche soir…
Le premier est japonais, le second chinois. Le seul point commun dans la version présentée au Châtelet : la présence du « trésor national vivant » japonais: Tamasaburo Bando dans des rôles féminins, principe de l’onnagata. Un véritable monstre sacré…
Dans les 2 cas, il y avait un côté lost in translation… des cultures si lointaines pour un univers très poétique….
Ayant laissé tomber les sous-titres pour Jiuta, je me suis concentrée sur la danse de Tamasaburo Bando. Des 3 solos j’ai préféré le dernier, Kanega-Misaki – Le Promontoire de la cloche du temple. Le cerisier en fleurs renforçait la poésie de la musique et de la danse.
Quant au Pavillon aux pivoines (1598), j’ai beaucoup aimé les décors, les costumes et le caractère bouffe des esprits des fleurs et du jugement aux Enfers. L’histoire – une jeune fille de 16 ans s’unit en songe à un bachelier puis se meurt d’amour pour lui avant de le retrouver 3 ans plus tard et de revenir à la vie – rappelle de fondamentaux de la culture européenne : Orphée et Eurydice, Tristan et Iseult… Preuve s’il en est de l’immanence de certains mythes…
Si le chant chinois dans sa version classique m’a d’abord fait sourire, n’étant pas habituée à de tels sons, j’ai également été surprise par l’aspect cru de certains passages. On était plus leste à la fin du XVI°s en Chine qu’au XVIII°s en Europe…
Une très belle « matinée » et ce d’autant que la version intégrale, non présentée à Châtelet, de cet opéra est beaucoup moins romantique et plus triviale…
Dommage qu’il n’y ait pas de photos…
Le promontoire de la cloche du temple m’a également énormément plu, c’était très très très réussi. J’ai aussi un article (en réalité deux, car le pavillon aux pivoines m’a aussi beaucoup intrigué) http://www.organik-case.com/?p=352. Sinon, votre blog est très esthétique. Bonne continuation. Clemjou