Archétype du ballet en blanc romantique, Giselle reste mon ballet préféré. Je l’ai vu à de nombreuses reprises, tant à l’Opéra de Paris que dans d’autres maisons et lorsque j’ai su que Dorothée Gilbert jouait le 27 juin, je me suis précipitée au guichet… J’avais déjà mes billets pour la soirée avec Sae Eun Park et avais envie de voir au moins deux distributions.
Sur une musique d’Adolphe Adam où les vents – et notamment la flûte traversière – ont la part belle et que je suis capable de reconnaître entre mille Giselle évoque les sujets de la trahison, de l’amour, du mensonge… et du pardon éventuel. D’une histoire convenue – une jeune paysanne tombe amoureuse d’un Seigneur qui lui promet le mariage alors qu’il est fiancé à une autre – Coralli et Perrot en ont fait en 1841 une petit bijou chorégraphique.
Concernant la soirée du 27 juin, Dorothée Gilbert jouait une Giselle amoureuse, décidée et fragile à la fois, dans une danse pleine de déliés et de délicatesse. Giselle se fait tour à tour espiègle, décidée …jusqu’à la scène de la folie. Dorothée Gilbert était Giselle, tant dans la danse que dans le personnage… A ses côtés Hugo Marchand interprétait un Albrecht décidé, sûr de lui, puis dévasté lors de la mort de Giselle, avec cette présence scénique si particulière... Hannah O’Neill était une Myrtha, reine des Willis, impériale comme il se doit.
La soirée du 9 juillet proposait une autre distribution avec la nouvelle danseuse étoile Sae Eun Park dans le rôle de Giselle, et Paul Marque dans celui d’Albrecht, tandis que la Reine des Willis était interprétée par la danseuse étoile Valentine Colasante. Sae Eun Park interprétait une Giselle presque irréelle, aux délicats chassés mais où la scène de la folie met du temps à être crédible. Une Giselle éthérée, délicate mais dont le duo amoureux avec Albrecht semblait parfois un peu artificiel. Paul Marque proposait une version presque adolescente d’Albrecht, semblant s’excuser d’être sur scène malgré un amour sincère… un Albrecht timide… Valentine Colasante nous proposait une Myrtha un brin « diva » et moins hiératique que Hannah O’Neill…
Si j’ai préféré la première soirée, tant au niveau technique que de l’interprétation, je trouve toujours intéressant de voir comment un rôle aussi complexe que celui de Giselle est interprété…
Anne-Laure FAUBERT