La nouvelle est tombée hier, Thierry Mugler n’est plus… Né le 21 décembre 1948 à Strasbourg et décédé le 23 janvier 2022 à Vincennes, Thierry Mugler faisait l’objet d’une rétrospective au musée des Arts décoratifs depuis le 30 septembre 2021 (et jusqu’au 24 avril 2022) avec Thierry Mugler, Couturissime.

Cette exposition je l’ai déjà vue trois fois et, prise par le travail, je ne pensais pas l’aborder sous la forme d’un hommage. Le décès du couturier et artiste m’a scotchée, tout comme je l’avais été pour Azzedine Alaïa et Karl Lagerfeld… Nul n’est immortel…

La scénographie de l’exposition Thierry Mugler, Couturissime est à l’image de son créateur: déjantée, psychédélique par moments, transgenre, érotique voire SM… tout en proposant une parenthèse olfactive enchantée avec l’alcôve dédiée aux parfums et une vision assez soviétique de l’homme avec les photographies de Manfred Thierry Mugler comme il s’est ensuite fait appeler. Silhouettes, accessoires de prêt à porter et de haute couture, costumes de scène, photographies, vidéos et archives inédites datées de 1973 à 2014 retracent ainsi la carrière de celui qui, ancien danseur du ballet de l’opéra national du Rhin, garda toute sa vie une certaine idée du spectacle… dans sa démesure…

Du bestiaire fantastique qui accueille les visiteurs dans la première salle à l’hologramme de la dernière, la scénographie fait la part belle au fantastique, avec un passage par le cinéma des années 1930 dont l’influence de Métropolis sur les photographies de robots est palpable. La femme Mugler devient une « glamazone »: une femme moderne et chic, puissante. Quant à l’érotisation à l’extrême de ses modèles, laissons l’historienne et féministe américaine Linda Nochlin conclure: « C’est tellement extrême que ces femmes ne sont pas des objets sexuels mais des sujets ».

Anne-Laure FAUBERT

« Thierry Mugler, Couturissime » Musée des Arts décoratifs – Jusqu’au 24 avril 2022