“Il n’y a pas beaucoup d’artistes qui soient parvenus à une situation aussi étonnante : passer pour un peintre francisé aux yeux des Japonais pour un pur Japonais vis-à-vis des Occidentaux.” Michel-G. Vaucaire
Du 7 mars au 15 juillet 2018, venez découvrir l’exposition consacrée au célèbre peintre japonais“Foujita : peindre dans les années folles” au Musée Maillol à Paris. Laissez-vous emporter dans le monde de l’artiste… loin des préjugés sur un artiste dandy soignant plus son image que sa peinture. “C’est cette période particulièrement riche de la vie de l’artiste, qui s’étend de son arrivée à Paris à son départ au début des années 1930, que l’exposition du musée Maillol entend mettre en oeuvre de ceux qui ont eu le plus d’influence sur lui” déclare Bruno Monnier, Président de Culturespaces.
“Foujita est cet heureux japonais qui a su ravir aux Européens le côté pittoresque et moral dont il amplifie sa vision orientale.” Fritz-René Vanderpyl
Léonard Tsuguharu Foujita (藤田 嗣治) est né le 27 novembre 1886 à Tokyo (Japon) et mort à Zurich (Suisse) le 29 janvier 1968. Naturalisé français, son prénom Tsuguharu signifie “Héritier de la paix” en japonais. Il étudie la peinture de style occidental à l’Ecole des Beaux-Arts de Tokyo. Pendant sa jeunesse, il prend des cours de français et dès 6 ans dessine un bateau qui l’emmène à Paris.
Il décide de venir vivre à Paris en 1913, ville synonyme de liberté et d’innovation. Lorsqu’il se convertit au catholicisme, il prend le prénom Léonard en référence au célèbre peintre et sculpteur Léonard de Vinci. Appartenant aux figures populaires de l’Ecole de Paris – ensemble des artistes, pour la plupart étrangers, qui se sont manifestés à Paris au cours du XXème siècle – sa rencontre avec Pablo Picasso à Paris va créer un grand choc dans la vie de l’artiste. Et il va devenir ami avec des peintres célèbres qui sont ses voisins à Montparnasse comme Henri Matisse, André Derain…

Dans cette exposition, vous découvrirez le travail de Foujita pendant les Années Folles (années 1920). Son immense pouvoir de création se démarque par le fait qu’il soit un artiste dans tous les Arts : peinture, dessin, théâtre, gravure, couture, photographie mais aussi cinéma.
Le parcours de l’exposition s’établit en 16 “parties” pour expliquer sa façon de peindre et ses thèmes principaux pendant sa première période parisienne qui se situe entre 1913 et 1931. On y découvre son arrivée à Paris, ses paysages, ses célèbres femmes nues ainsi que ses essais de peinture cubiste.
“Quand sur l’ivoire de la toile, glacée par une magique préparation, Foujita laisse courir un trait sûr jamais repris, quand il étend avec une ouate des ombres douces, immatérielles, il déploie un art simple et perfide, une technique de chat.” Paul Morand
Grâce à ses nombreux autoportraits, on constate que Foujita est un artiste dandy, qui a une lourde frange mais aussi une fine moustache, portant un anneau d’oreille. “Garde ma tête, au moins elle ne fane pas !” dit le peintre pour montrer son interrogation sur l’artiste au travail. On découvre aussi Youki (“neige” en japonais parce qu’elle avait le visage blanc), de son vrai nom Lucie Badoud, sa muse mais aussi l’une de ses femmes. Elle restera son modèle préféré pendant cette période avant de passer à “L’Art de l’Enfance”.
“Comme Lewis Caroll, il semble que Foujita cherche dans le monde enfantin les reflets qui meuvent les grandes personnes.” Jean Cocteau
Pour terminer cette exposition, les dernières parties montrent Foujita et l’Art Décoratif dont il va s’inspirer pour aménager sa villa du square Montsouris. Puis les Pierres de LAP, émaux que les décorateurs s’arrachent, sont présentés à l’Exposition des Arts Décoratifs. La partie finale montre les dernières années de Foujita à Montparnasse. Il quitte Paris le 31 octobre 1931 pour partir à Rio de Janeiro avec une jeune danseuse et future modèle : Madeleine Lequeux.
Tiphaine LATROUITE