Edifié au XVII° siècle par un riche financier italien de l’entourage de Marie de Médicis, le château d’Auvers sur Oise domine la vallée de l’Oise. Propriété du conseil général du Val d’Oise depuis 1987, il avait accueilli de 1994 à 2016 le parcours multimedia « Voyage au temps de l’impressionnisme ».
Le nouveau parcours s’ancre dans le XXI°siècle avec ce nouveau parcours « vision impressionniste » dont on peut saluer la volonté pédagogique.
Vision Impressionniste, Espace 1, Edouard Manet, Le déjeuner sur l’herbe © Olivier Gaulon

« Vision impressionniste, naissance et descendance » se veut une visite immersive dans l’univers de ces peintres qui firent la renommée de l’Oise. Doté d’importants aménagements et d’une scénographie entièrement repensée, ce nouveau parcours culturel retrace l’aventure de l’impressionnisme de sa naissance aux héritiers.

Immergé dans des salles sombres où se forment et déforment les œuvres de Manet, Pissarro, Renoir, Monet, Morisot, Sisley, Cézanne, Caillebotte, Degas… le visiteur comprend alors la révolution picturale que fut l’impressionnisme qui ouvrit la voie au cubisme et à l’art moderne.
La visite débute avant la naissance du mouvement, en 1820, lorsque la peinture connaît de profondes transformations, et qu’une génération de peintres souhaite libérer le paysage de son carcan académique en se tournant vers la nature comme le firent les peintres anglais Turner et Constable. Corot et Daubigny s’installent ainsi sur les côtes normandes et à Barbizon. La visite se poursuit ensuite par l’évocation du salon des refusés en 1863, l’impact des révolutions industrielles et du développement du chemin de fer sur les modes de vie et l’importance de la figure du marchand d’art comme Paul Durand-Ruel pour soutenir les impressionnistes, prémices du marché de l’art actuel. L’atelier d’un peintre y est aussi reconstitué. Le château, événement nouveau, possède désormais des tableaux.

Si je ne peux personnellement que saluer cette volonté didactique et pédagogique qui permet en une visite d’avoir une approche synthétique de ce mouvement, je suis restée mal à l’aise quant à la restructuration totale d’un monument ancien en de sombres salles sans lumière extérieure (pour permettre le son et lumière) et la distorsion des œuvres d’art .

Je m’interroge aussi sur le « tout technologique » en cas de panne (qui est arrivée lors de la visite). Que devient alors la visite dans cet espace redevenu (en raison de sa restructuration) alors sans âme ?
Anne-Laure FAUBERT