Ciao Italia ! Un siècle d’immigration et de culture italiennes en France (1860-1960)

Interrogez vos voisins, amis et vous trouverez forcément quelqu’un qui a des racines italiennes ou qui connait des descendants de cette immigration.

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Famille napolitaine Boulevard Saint Germain Paris 1880
© Galerie Lumières des Roses

L’exposition Ciao Italia ! retrace l’immigration la plus importante en France celles d’Italiens venus en France pour des raisons économiques et politiques. Une immigration relativement oubliée, souvent idéalisée, et dont l’héritage est considérable.

Si les échanges entre l’Italie et la France existent depuis l’Antiquité, ils se traduisent au Moyen Âge par l’influence du modèle italien sur la France et le reste de l’Europe : Léonard de Vinci, Catherine de Médicis, le cardinal Mazarin ou le musicien Lulli (ou Lully) sont autant d’Italiens célèbres en France.

A la fin du XIX° siècle ce sont 14 millions de personnes qui quittent l’Italie, dont deux millions pour la France. Perçue comme une « invasion » l’intégration des « macaronis » ou « Ritals » ne se fait pas sans actes xénophobes comme les « vêpres marseillaises » en 1881. L’arrivée d’une seconde immigration avec la montée du fascisme en Italie se traduit par de nouvelles tensions en France, notamment en raison des oppositions entre fascistes et antifascistes.

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© Pierre Cappiello

L’exposition Ciao Italia ! , dont la scénographie rappelle celle d’Ellis Island à New York (musée de l’immigration), retrace ainsi les origines de ces migrations, les métiers exercés par les Italiens  – couture, hôtellerie, gastronomie, BTP et milieux artistiques. Le maçon était ainsi devenu emblématique des Italiens, que l’on voit souvent comme les héritiers des bâtisseurs de la Rome antique ou de l’Italie de la Renaissance. Maisons, routes, berges – et même hippodromes feu un de mes arrières grands-pères – ont été construits par des entreprises italiennes.

Accompagnée d’extraits vocaux de films – dont l’un trop fort à mon goût et qui aurait gagné à être mis sous casque – chansons… cette exposition rappelle aussi l’empreinte de ces Italiens qui ont fait la France : Yves Montand, de son vrai nom Ivo Livi, Serge Regggiani, Rina Ketty, de son vrai nom Cesarina Picchetto, Lino Ventura… et ce rapport si particulier à l’art souvent l’objet de clichés : « Si tout le monde n’est pas artiste, tout le monde s’occupe d’art ».

La danse de l'ours au Moulin Rouge

© Paris, Centre Georges-Pompidou, Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle © Gino Severini/Adagp, Paris 2017

Cette exposition m’a bouleversée car elle entrait en résonance avec mon histoire familiale et aux histoires que l’on me racontait enfant sur les tensions xénophobes, les difficultés à obtenir la nationalité française dans les années 1930 et les remarques pendant la seconde guerre mondiale en raison de l’alliance entre Mussolini et Hitler.

Ciao Italia ! aurait gagné peut-être à mettre encore plus en avant certaines grandes réussites sociales et culturelles italiennes.

Musée de l’immigration – Jusqu’au 10 septembre 2017 – Palais de la Porte Dorée.

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