Retour sur la Première de Mille / Cullberg

Les ballets Fall River Legend d’Agnes de Mille et Mademoiselle Julie de Birgit Cullberg ont un point commun: des chorégraphes femmes mettent en scène une femme confrontée à sa famille ou son milieu.

Fall River Legend part d’un fait divers: en 1892, en Nouvelle Angleterre, une vieille fille, Lizzie Borden, tue ses parents à coups de hache.

Mademoiselle Julie, pièce de théâtre d’August Strindberg, relate les amours d’une jeune aristocrate qui, ayant succombé au péché de chair avec son valet avant son mariage, préfère se suicider.

Fall River Legend (1948) commence par le jugement de l’Accusée, magnifiquement interprétée par Alice Renavand qui se remémore ensuite son enfance essayant de comprendre ce qui a pu la pousser à ce crime: mort de sa mère, remariage de son père, amour contrariée avec le Pasteur… Le ballet utilise à la fois les techniques cinématographiques et de grand spectacle: Agnes de Mille a grandi à Hollywood où son père et son oncle travaillaient dans le cinéma; elle a elle-même réalisé des mises en cène pour Broadway.

Alice Renavand, nouvelle étoile du ballet de l’Opéra de Paris, marque ce ballet de sa présence mystérieuse, arrivant à nous faire entrer dans le psychisme de son personnage. Une très belle performance…

Mademoiselle Julie (1950) adaptée de la célèbre pièce de Strindberg, faisait son entrée en répertoire de l’Opéra de Paris. La chorégraphe oppose deux mondes, celui de l’aristocratie avec une demoiselle toute en finesse de pointes…et caprices –  interprétée par Aurélie Dupontet celui des domestiques aux danses pataudes et pieds plats, technique si chère au fils de Cullberg, Mats Ek. Entre ces 2 mondes, Jean, le valet, interprété par un Nicolas Le Riche cabotin (trop?) et goujat « à souhait ». S’il a repris certains gestes de ses maîtres, il n’en reste pas moins un homme issu de sa classe sociale et sa « victoire » sur Mademoiselle Julie en est le symbole. Il inverse alors les rôles de maître / valet et se conduit en malotru fini. Violée et honteuse, le jeune femme « voit » ses ancêtres la réprimander et décide de se tuer… aidée de Jean qui ne s’aperçoit que trop tard du rôle qu’il vient de jouer…

Une soirée sombre dominée par les trois étoiles Alice Renavand, Aurélie Dupont -dont le « numéro du chat » sur la table m’a laissée perplexe et Nicolas Le Riche.

Une soirée diversement interprétée et appréciée par les journalistes et bloggueurs…

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