Astérix vous donne rendez-vous à Citéco

Œuvre transgénérationnelle et universelle, la bande dessinée « Astérix » a été créée en 1959 par René Goscinny et Albert Uderzo et traduite en 117 langues et dialectes. L’exposition « L’économie selon Astérix » vous donne rendez-vous à Citéco, dans le bel hôtel particulier Gaillard, chef d’œuvre de l’architecture néo-Renaissance classé Monument historique et ancienne succursale de la Banque de France. En effet, Astérix nous propose un décryptage décalé de notre environnement historique, social et culturel qui aiguise notre esprit critique grâce à l’humour. L’économie n’y échappe pas, qu’il s’agisse, dans Obélix et compagnie de lancer le village gaulois dans l’économie de marché afin de le détruire pour dépenser pour un objet inutile : le menhir – qui n’est pas gaulois mais celte – la bureaucratisation des grandes multinationales dans Le bouclier Arverne, d’une critique de l’augmentation du coût des vacances en Hispanie d’un été sur l’autre, des coffres helvètes dans Astérix et les Helvètes… Astérix s’avère une parodie de l’histoire et de l’économie, notamment celle de prédation de Rome.

En effet, au fil de ses conquêtes (IIIe – I er siècle avant notre ère), Rome pratique une économie de prédation : elle s’enrichit en pillant les ressources des territoires soumis, transformés en provinces. Par ailleurs, la balance commerciale est en déficit: Rome n’exporte pratiquement rien tandis qu’elle importe des produits manufacturés et des denrées alimentaires (en particulier le blé) venant de tout son empire. Ce déficit est comblé par les impôts, les tributs, l’usure des prêts : Rome paie ses achats dans les provinces avec l’argent qu’elle leur extorque.

La figure de Caïus Saugrenus, figure même du technocrate qui apparait dans Obélix et Compagnie m’a particulièrement fait sourire et donne des pistes de réflexion sur le pilotage économique interventionniste de l’État.

L’exposition L’économie selon Astérix nous conduit de l’économie locale à l’économie globale. Elle se veut familiale et amusera les enfants avec les jeux pour « baffer les Romains », le trousseau de clés à récupérer pour résoudre des énigmes, et les parents avec la vitrine sur les pièces de monnaie ou la mise en perspective de planches des bandes dessinées Astérix avec la réalité historique.