Alors que les vendanges occupent le secteur vinicole français, retour sur une belle découverte de cet été: l’AOP Fitou, première appellation d’origine contrôlée des vins rouges du Languedoc depuis 1948.

La « Fitounie » se situe entre Narbonne et Perpignan et reste la seule appellation à être séparée en deux terroirs distincts séparés par 30 kilomètres: Fitou côté mer du côté de l’étang de Leucate, Fitou côté montagne dans les Hautes Corbières avec des vignes d’altitude qui culminent à 450 mètres, ce qui donne des vins aux saveurs différentes, malgré une appellation monochrome. Regroupant 215 producteurs dont 3 coopératives, l’appellation compte 2100 hectares en production. Aujourd’hui travaillés de façon moderne par des vignerons à la recherche d’une qualité, les vins de Fitou fêteront en 2023 les 75 ans de leur appellation.

Côté mer, trois domaines ont été pour moi des découvertes intéressantes:

Au Château Champ des Soeurs, dont la 13° génération de vignerons est actuellement aux commandes, les vins proposés ont une forte personnalité comme Bel Amant 2019, composé de grenache, carignan et mourvèdre, au côté âpre et puissant et La Tina 2019, 80% carignan, 15% grenache et 5% mourvèdre se révèle assez charpenté.

Le Domaine de la Rochelière propose avec A deux 2020 – 80% carignan et 20% grenache – un vin au nez puissant, avec du volume et de la fraicheur, même si j’ai trouvé son prix (40€) exagéré et relevant selon moi d’une stratégie marketing.

Les Vignobles Cap Leucate, vignerons depuis 1880, propose avec Les Murailles de Cézelly 2020 – grenache, carignan et mourvèdre – un vin velouté moins tanique que les autres dégustés, et fruité, parfait pour un apéritif.

Côté montagne, deux domaines m’ont vraiment plu, me permettant en outre d’agrémenter ma cave par quelques achats.

Les Vignerons du Mont Tauch proposent avec Hommage 2019 – carignan, grenache, syrah – un vin au goût de fruits noirs qui reste longtemps en mémoire.

Mon coup de cœur reste le Domaine Gabinato Fesquet. Deux vins: Bonhomme de chemin 2019 et Sacré Bonhomme 2019 ont ce « je ne sais quoi » qui attire, et notamment le second. Hommage aux Cathares appelés les « bonhommes » ce « Sacré Bonhomme » m’a parlé subtilement de terroir, avec un nez de cerise confite, un goût en bouche rond et épicé. Une authenticité qui m’a plu pour un vin issu de vignes centenaires.

N’hésitez pas à faire un tour du côté de Narbonne, vous y découvrez des vignerons investis – et quelques vigneronnes ; ) – et des vins surprenants.

Anne-Laure FAUBERT