
Lavis à l’encre sur papier Xuan
H. 83 × L. 95 cm
Collection particulière – © Yang Ermin
L’Isle-Adam.…
Selon sa sensibilité ce nom évoque l’écrivain Auguste de Villiers de l’Isle Adam (1838-1889), ou les bains et les belles demeures de l’Isle-Adam, ville située dans le Val d’Oise.
C’est la seconde que je vous propose de découvrir, l’Isle-Adam la bucolique, ville-parc où les canards ont un passage piéton dédié près de la plage, les berges vous invitent à la rêverie, et la Chine au dépaysement de façon temporaire ou permanente.

Lavis à l’encre sur papier Xuan
H. 113 × L. 80.5 cm
Collection particulière – © Yang Ermin
De façon temporaire avec la magnifique exposition consacrée à Yang Ermin. Le musée d’art et d’histoire Louis-Selencq accueille en effet jusqu’au 14 février 2021 une exposition consacrée au peintre chinois Yang Ermin: Yang Ermin La réapparition de la couleur. Né en 1971 YANG Ermin expose pour la quatrième fois en France et, s’il y reste peu connu, il est célèbre internationalement comme un des acteurs majeurs du renouveau de la peinture au lavis en y introduisant la couleur. En effet, depuis le X°s, le lavis traditionnel se caractérise par l’utilisation de l’encre noire.

Lavis à l’encre sur papier Xuan
H. 68 × L. 68 cm – Collection particulière – © Yang Ermin
En y appliquant le lavis de façon successive, YANG Ermin crée une sensation de « peinture usée », à la fois poétique et nostalgique. L’exposition, en s’ouvrant par une grande toile résumant 30 ans de création nous emmène dans une rétrospective où paysages chinois, natures mortes et églises française (Notre Dame de Paris) apparaissent comme ses thèmes de prédilection.

Lavis à l’encre sur papier Xuan
H. 70.5 × L. 60 cm
Collection particulière – © Yang Ermin
Le visiteur y découvre l’importance des lotus, fleurs de la paix, des rituels du Nouvel an chinois et leurs oignons de narcisse, fleur de divinité. Un art « élégant » s’y dévoile, selon la formule chère à Baudelaire. Yang Ermin est un peintre érudit qui aime Cézanne, Gauguin et dont l’utilisation de la photographie comme support ou inspiration de certaines de ces peintures donne des œuvres remplies de finesse. J’ai personnellement beaucoup aimé cette peinture usée qui dégage une certaine sérénité.

La Chine se découvre également de façon permanente lorsqu’on prend le temps de découvrir le pavillon chinois, fabrique du XVIII°s et vestige d’un château détruit à la Révolution. Lors d’une visite privée des dragons en pierre nous accueillent et protègent le pavillon contre les mauvais esprits, tout comme les cloches du toit, et nous transportent dans une Chine réelle, fidèle au goût du siècle des Lumières pour les chinoiseries. On y retrouve les codes couleurs de la Chine: l’or pour l’Empereur, rouge pour la protection, le vert pour la nature. S’il reste peu de pavillons chinois en France – à Boulogne- Billancourt et près d’Amboise (ce-dernier est tout en hauteur et la vue y est belle) – celui de l’Isle-Adam est le seul adossé à un barrage. La vue y est grandiose…
Une promenade bucolique et culturelle à quelques encablures de la capitale…
Anne-Laure FAUBERT