Le rouge et le noir... Si ce titre fait bien sûr référence au célèbre roman de Stendhal, ce sont les couleurs qui me sont venues à l’esprit quand je suis sortie de l’exposition. Rouge pour la couleur des semelles des chaussures Louboutin, noir pour la dernière salle de l’exposition consacrée au fétichisme avec des photos en noir et blanc érotiques. Et entre les deux, une exposition dont la partie consacrée au travail du créateur se dévoile dans une scénographie époustouflante. Si elle n’atteint pas celle d’Alexander Mac Queen au Victoria & Albert Museum en 2015, cette scénographie surpasse les expositions parisiennes habituelles: d’une salle décorée de magnifiques vitraux le visiteur passe à une chapelle ardente blanche avant de découvrir dans un théâtre les différentes étapes de fabrication de ces célèbres chaussures puis un intérieur anglais…
Que l’on aime la mode, les chaussures ou pas (j’ai dû être mille pattes dans une autre vie…) cette exposition donne le sourire et montre comment le soulier peut être élevé au rang d’objet d’art. Elle souligne aussi l’importance du Palais dans la Porte dorée dans la carrière de Christian Louboutin puisque c’est en voyant un panneau barrant une paire d’escarpins des années 1950, qu’il se mit à dessiner des chaussures à talons… avec le succès que l’on sait. Il est en effet rare qu’un nom propre devienne un nom commun du vivant du créateur.
L’exposition Christian Louboutin l’exhibitionniste montre comment un objet d’usage – des chaussures – est devenu un catalyseur dans la culture populaire du monde entier. Cette célébration – et non rétrospective comme insiste Christian Louboutin lors de la conférence de presse – montre également que ses premiers amours ne sont pas la mode mais le cirque, la danse, le spectacle et la comédie musicale.
L’exposition, à la fois érudite et joyeuse, gentiment iconoclaste par moments, offre à Paris un événement qui fera date dans l’histoire de la mode.
Anne-Laure FAUBERT
Christian Louboutin l’exhibitionniste – Palais de la Porte dorée – 293 avenue Daumesnil – Paris – métro Porte dorée – Jusqu’au 26 juillet 2020
Voilà une exposition qui me tente bien ! Merci . Bon weekend