Ossip Zadkine: l’instinct de la matière… et de la beauté…

C’est une exposition qu’on parcourt avec un plaisir certain, entre les sculptures aux formes abruptes, typiques des années 1930, fortement influencées par les arts extra occidentaux, et les oiseaux hiératiques.

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On regrette juste le visuel choisi pour la campagne de communication qui, s’il retranscrit bien le terme d’instinct, pourrait en dérouter certains.

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Ossip Zadkine: l’instinct de la matière Photo: Anne-Laure Faubert

 

Né en 1890 en Russie et décédé en 1967 à Paris, Ossip Zadkine, quoique moins connu du grand public, est considéré comme un des plus grands sculpteurs du XX°s.  Jeux sur les vides et les pleins, les creux et les bosses, vivacité des formes… Nous sommes bien en face d’un très grand sculpteur, loin de représentations classiques et surannées.  Une certaine mélancolie se dégage de ses œuvres, reflet peut-être de ses racines slaves.  A ce sujet, la présence récurrente de l’oiseau et de la femme oiseau, le doux oiseau du désir, n’est pas sans rappeler le conte russe de l’oiseau de feu. Présenté dans l’atelier, nous tournant le dos, L’oiseau d’or semble vouloir s’échapper; la matérialité et la pulsion de l’être qui veut s’envoler sont rendues avec force.

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L’oiseau d’or, 1924, Ossip Zadkine Photo: Anne-Laure Faubert

 

Une influence de la Russie que l’on retrouve dans cette magnifique Odalisque ou Bayadère du musée d’Arles, jamais sortie jusqu’à présent, avec les chaussons de feutre et la broderie.

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Ossip Zadkine, Odalisque ou Bayadère, 1932 Photo: Anne-Laure Faubert

Cette exposition est aussi l’occasion de nous montrer la violence de l’angoisse retranscrite en sculpture, et le bloc de pierre dans le jardin, dont semblent s’échapper des éclats, sa façon de travailler. Quoique mort, Zadkine est toujours parmi nous, par son oeuvre et les sentiments qui s’en dégagent.

Anne-Laure FAUBERT

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