
Alors que la FIAC vient de se terminer et que la Fondation Louis Vuitton s’ouvre au public avec une exposition consacrée à l’architecte du bâtiment, Franck Gehry, la troisième édition de la Biennale de Belleville, qui dépasse désormais les frontières de ce quartier pour aller notamment vers Ménilmontant, Pantin, les Lilas et le Bourget, m’a laissée perplexe. Le sous-titre « la piste des Apaches » faisait pour moi allusion à ces bandes de jeunes de la Belle Epoque et à la célèbre « casque d’or ». Au Carré de Baudouin se trouvent des vidéos, tableaux et créations sonores ainsi qu’une artothèque, c’est-à-dire un lieu où on peut emprunter pour 15 jours les œuvres qui nous plaisent voire ensuite les acheter. A la place de l’œuvre empruntée se trouve son fantôme ie sa représentation en petit format. A une personne qui s’inquiétait qu’un visiteur puisse venir et ne voir aucune œuvre car toutes empruntées, le commissaire de l’exposition s’est voulu rassurant. J’ai personnellement beaucoup de mal avec l’art contemporain à quelques exceptions près. Au carré Baudouin, la magnifique vidéo du rituel colombien rendait d’autant plus criante la différence de style et de professionnalisme de l’autre vidéo sur la marche… Si vous passez dans ce lieu, les socles blancs que nous avions pris comme bancs seront sûrement remplis d’œuvres déposées par l’artiste Laurent Tixador lors de sa marche de Nantes à Paris, mais aussi d’œuvres déposées par d’autres marcheurs car porteuses de sens pour eux. Une intention intéressante, fidèle à la vision de Beuys selon qui everyone is an artist… Mais quand l’art se matérialise par une photo de trace d’urine et un papier de chewing-gum sur le goudron, j’ai du mal…

Les balades de bar en bar et les manifestations de fantômes ont dû par contre attirer du monde dans le quartier… ainsi que les projets dématérialisés auxquels on ne pouvait avoir accès que munis de smartphone ou d’ordinateur. Quand l’art s’adapte à la technologie…
