En poussant la grille de ce portail du XIX° arrondissement, on ne s’attend pas à trouver une cour intérieure verdoyante.
L’endroit est charmant. On grimpe alors un escalier extérieur et nous voici dans l’atelier d’Arlette Ginioux, sculptrice, dessinatrice et peintre. Une artiste qui refuse la segmentation des arts.
Une rétrospective sur son œuvre aura lieu en Aquitaine, au musée Despiau-Wlérick à Mont de Marsan, du 9 août 2014 au 1° février 2015, en collaboration avec la Galerie Malaquais de Paris. Elle sera composée de 58 sculptures et de 135 œuvres sur papier.
Lorsque je rentre dans l’atelier, une peinture attire immédiatement mon regard. Il s’agit d’une marine, que je pense être une aquarelle, en réalité peinte à l’huile selon les techniques de l’aquarelle. Je l’imagine alors dialoguant dans ce musée aquitain avec Eve, sculpture d’une femme qui m’évoque les paysannes de Millet : à la fois discrète, humble et forte, comme si elle portait l’humanité.
Arlette Ginioux, élève du sculpteur Charles Auffret, entre aux Beaux-Arts en 1964 dans l’atelier de gravure de Raymond Corbin. Elle reçoit en 1971 le prix de dessin Despiau-Wlérick et expose pour la première fois dans le musée du même nom. De 1972 à 2013 elle expose à plusieurs reprises, soit seule, soit avec d’autres artistes comme au Sixième salon d’Angers en 1987 ou à la Fondation Madame du Barry à Versailles pour Sculpture française de notre temps à côté d’œuvres de Bourdelle, Claudel, Poupelet, Schnegg… L’œuvre d’Arlette Ginioux est également récompensée en 2011 par le prix de sculpture Maria Pilar de la Béraudière de l’Académie des Beaux-Arts de Paris. Elle transmet également sa passion aux élèves des Arts décoratifs de 1994 à 2009 lorsqu’elle dirige l’atelier de sculpture de cette école.
L’atelier dégage une certaine sérénité et permet de comprendre où l’artiste puise son inspiration : bustes sculptés, figures d’église… Les sculptures de l’artiste transmettent une poésie et une perception sensible de l’être humain. Le style est à la fois classique – il est figuratif – et moderne – le travail des doigts reste apparent après la fonte. On est loin des sculptures lisses d’un Pompon. Les couleurs utilisées lors de la fonte sont originales : violet, beige, rouge offrent un très beau camaïeu de couleurs.
L’artiste insiste beaucoup sur la sincérité de l’art, sur l’importance du travail et de l’aboutissement.
L’entretien se termine avec cette impression d’avoir rendu visite à une femme de caractère, artiste accomplie, sensible et humble.
Vidéo de l’interview par News Art today: Rétrospective Arlette Ginioux
Informations pratiques :
Musée Despiau-Wlérick
6, place Marguerite de Navarre
40 000 Mont de Marsan
Entrée libre
Ouverture :
Du 9 aout au 30 septembre : ouverture tous les jours, sauf les jours fériés, de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Du 1° octobre au 21 décembre 2014 : ouverture tous les jours sauf le mardi et jours fériés, de 10h à 12h et de 14h à 18h. Ouverture exceptionnelle les mardis 21 et 28 octobre 2014 de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Fermeture du 22 décembre au 4 janvier 2015
Du 5 janvier au 1°février 2015 : ouverture tous les jours sauf le mardi, de 10h à 12h et de 14h à 18h.