La Didone de Cavalli au TCE: un triomphe malgré quelques huées

Après La Passion selon St Jean de Bach ce mercredi, où Paul Agnew chantait toujours aussi bien ( j’ai beau avoir déjà entendu cette oeuvre de nombreuses fois et la trouver toujours aussi longue à la fin, écouter Paul Agnew justifiait à mes yeux le déplacement), j’étais samedi soir à nouveau au TCE (théâtre des Champs Elysées) pour écouter La Didone de Cavalli, élève de Monteverdi et inspirateur de Lully, sous la direction de William Christie et des Arts Florissants (j’étais venue pour cet ensemble).

La trame de cette Didone est plus étendue que celle retenue par d’autres musiciens comme le Didon et Enée de Purcell. En effet, le librettiste Giovanni Francesco Busenello retrace l’histoire d’Enée de la chute de Troie et du meurtre de son épouse (dont il se console très vite au demeurant) à son arrivée puis son départ de Carthage où la reine Didon, courtisée sans succès par le roi Iarba, tombe sous le charme d’Enée grâce au pouvoir de Vénus. Didon ne se suicide pas mais épouse Iarba, contrairement à la tradition.

Une fois le décor planté, que retenir de cette soirée?

– Une mise en scène de Clément Hervieu-Léger plutôt agréable sans être transcendante malgré quelques anachronismes comme cet échafaudage blanc dans la 2° partie, verrue se greffant sur le palais carthaginois et permettant aux Dieux d’aller et venir. Quant au cerf  mort, il ne sert à rien si ce n’est à être un réservoir de faux sang pour Didon à la fin de la pièce

– Des voix magnifiques! Qu’il s’agisse d’Anna Bonitatibus (Didone), Kresimir Spicer (Enée) ou Xavier Sabata (Iarba), mais aussi des autres chanteurs, les voix sont d’une très grande pureté et d’une grande justesse. Un vrai bonheur!

– Un opéra mélangeant des scènes d’une grande intensité dramatique (la mort de Corroebe et les chants de Cassandre à cette occasion, le départ d’Enée de Carthage…) et d’opéra bouffe comme certaines interventions divines ou cette scène un brin coquine et érotique où Iarba, devenu fou de douleur devant l’idylle naissante de Didon et Enée, lutine les dames de compagnie de celle-ci.

– Des Arts Florissants en forme mais qui ont manifestement déçu certains spectateurs. En effet, lors des saluts, alors que tous les chanteurs étaient acclamés, William Christie a été le seul à être à la fois acclamé et hué. Je souhaiterais que l’on m’explique pourquoi…

Bref, une soirée très agréable pour la « baroqueuse » que je suis!

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