Contrairement à l’expo sur Alexandre le Grand, celle-ci ne met pas tout de suite en avant des grands noms du néo-impressionnisme, appelé également pointillisme ou divisionnisme. Qui dans le grand public connaît Henri Cross de son vrai nom Henri Delacroix ? Le sous-titre est explicite « de Seurat à Matisse »… histoire peut-être d’attirer plus de monde au musée Marmottan Monet…
C’était d’abord un plaisir de retrouver ce musée, et ce d’autant que des cloisons ont été enlevées depuis ma dernière visite, permettant à la lumière de d’éclairer les peintures de Monet, dont l’ordre change régulièrement.
Les œuvres d’Henri Edmond Cross (1856 – 1910) sont exposées avec celles de ses contemporains comme Seurat ou Signac. L’approche très scientifique de ce courant est mise en évidence. Tout est soigneusement étudié : la division de la touche – i.e. la juxtaposition des couleurs pour parler un langage simple, le contraste de tons, l’emploi des couleurs complémentaires. Rien n’est laissé au hasard. L’apport de la lumière de la Méditerranée lors de son installation près de Saint Tropez est joliment montré.
Le peintre Van Rysselberghe, dont j’ai eu la joie de revoir un tableau de coucher de soleil sur l’eau qui me fait à chaque fois penser à des rizières asiatiques – allez savoir pourquoi ; ), apporte une touche japonisante. Un changement dans la couleur s’opère : elle devient plus vive, plus chaude ; la touche s’élargit et quitte le pointillisme du début. La dernière salle, avant les aquarelles qui ont jalonné la vie d’Henri Cross, est davantage fauve que néo impressionniste : le poème de Mallarmé, L’après-midi d’un faune (1876), repris en musique par Claude Debussy avec le célèbre Prélude à L’Après-midi d’un faune en 1894, se retrouve également en peinture au début du XX°s sous des couleurs chaudes annonçant le fauvisme… Ou comment les arts dialoguent entre eux… même des décennies après puisque ce même poème inspire ensuite les Ballets russes de Nijinski en 1912.
Une belle exposition dont je suis sortie sous le charme…