Star extrêmement connue et populaire Dalida, de son vrai nom Iolanda Cristina Gigliotti (1933-1987), fait l’objet d’une rétrospective au Palais Galliera jusqu’au 13 août dans une scénographie de Robert Carsen. C’est une garde-robe entre ville et scène que découvrent les visiteurs, entre robes New Look des années 1950 et costumes flamboyants disco des années 1980.
Cette exposition nous présente Dalida sous un jour nouveau : amoureuse de mode, consciente de sa plastique, elle avait aussi une certaine fragilité – marquée par les différents épisodes tragiques de sa vie – que l’on perçoit dans certains choix vestimentaires.
Les citations choisies par le commissaire de l’exposition parlent d’amour et de féminité, pour une exposition accessible au plus grand nombre et qui nous raconte en filigrane les aspirations et les rêves d’une jeune italienne née en Égypte venue à Paris en espérant y être remarquée.
On y découvre sa « robe étalon », robe de velours rouge créée en 1958 pour son premier récital à Bobino et qu’elle revêt à nouveau en 1981 pour la première de son spectacle à l’Olympia.

On apprend également que ses premiers pas de chanteuse s’inscrivent dans les codes de l’époque, ceux de la femme fatale.
Son style évolue ensuite et elle sait se servir de couturiers comme Yves Saint Laurent qui entend par son trench-coat, son smoking et son tailleur pantalon, donner une certaine liberté aux femmes. Elle adopte ensuite les codes du show à l’américaine, et se fait meneuse de revue, dans la droite ligne de Mistinguett. Les différentes vidéos d’archives montrent son sens du spectacle, de la danse, et ses goûts pointus en matière de mode. On s’aperçoit alors, si on ne le savait pas, de l’influence que Dalida a eue sur Madonna et les différentes chanteuses jusqu’à nos jours, en bien plus fin et élégant ; )
On sort de cette exposition heureux par la vue de tant de beaux costumes, joyeux par la vitalité dégagée par les vidéos, et me concernant un brin mélancolique au regard de la fragilité perçue d’une femme qui fut seule et confrontée à de nombreux drames. La scène comme rédemption et oubli de ses blessures personnelles ?
Anne-Laure FAUBERT