La galerie Malaquais est une galerie devant laquelle on peut passer sans faire attention et qui regorge cependant de trésors, tant visibles lorsqu’éclairés, que dans la réserve (j’aime beaucoup les sous-sols des galeries, on y trouve toujours des œuvres intéressantes… Peut-être aussi car c’est dans une de ces réserves que j’ai acheté ma première œuvre d’art, un dessin de Leonor Fini représentant une ballerine).
Jusqu’au 21 mai 2016 s’y tient, en partenariat avec le cabinet d’expertise Alexandre Lacroix, une exposition sur Georges Dorignac (1879 – 1925) peintre et dessinateur dont Rodin déclara « Dorignac sculpte ses dessins ». Formes puissantes, trapues et en même temps ramassées, ces personnages m’évoquent par moment la monumentalité de Maillol… Œuvres le plus souvent monochromes, il en est parfois difficile de distinguer les formes et les détails. On y retrouve également des influences de Millet.
L’artiste travaille lentement et détruit les œuvres dont il n’est pas satisfait. Ses modèles sont souvent les femmes de sa famille, qu’il s’agisse de sa femme ou de ses filles. Davantage dessinateur que peintre, le dessin constitue pour lui un réel support et non une préparation pour un tableau futur. Il exécute des dessins à la sanguine, « dessins rouges », ou dans une technique mixte aux noirs profonds, « dessins noirs », représentant des nus féminins, portraits, travailleurs ou paysannes.
Décédé à 46 ans, Georges Dorignac est longtemps resté un dessinateur confidentiel quoique présent dans les collections du Centre Pompidou, des Musées des Beaux-Arts de Bordeaux, Reims, Grenoble et de nombreuses collections privées. Un artiste que l’on retrouvera en 2016 et 2017 aux Musées de Sens (de mai à septembre 2016), la Piscine- Roubaix (novembre 2016 à mars 2017) et le musée des Beaux-Arts de Bordeaux (juin à septembre 2017).
Direction la Galerie Malaquais à deux pas de l’Elysée…
Merci Anne-Sophie pour les photos.