Pour ceux qui ont envie de découvrir deux grands musées de Budapest sans sortir de Paris, direction le Musée du Luxembourg où jusqu’au 10 juillet 2016, 85 peintures, dessins et sculptures du Szepmüveszeti Museum et de la ont posé leurs valises. En cause : la rénovation de ces musées (comme une partie des monuments hongrois vu mon expérience de l’été dernier).
Jozsef Rippl-Ronai – Femme à la cage, 1892 – Budapest, galerie nationale hongroise – Copyright galerie nationale hongroise , Budapest 2016
Le parti pris des commissaires Laurent Salomé et Cécile Maisonneuve, que j’ai eu le plaisir d’écouter, est de faire dialoguer les œuvres entre elles, même et surtout si leurs auteurs ne se sont jamais rencontrés, afin d’éviter notamment le piège de la sélection de chefs d’œuvre.

Budapest, musée des Beaux-Arts, Copyright musée des Beaux-Arts, Budapest 2016
De la fin du Moyen Âge au début du XX°siècle chaque salle présente des œuvres majeures ou des œuvres moins connues d’un musée dont les origines sont liées à l’Histoire de l’Autriche-Hongrie et la volonté de doter Budapest d’une institution d’envergure internationale qui puisse offrir le meilleur de l’art national et européen.
Il est à ce titre très intéressant de découvrir la vision est-européenne de l’art sur l’art européen : on y retrouve les statues des fondateurs du royaume de Hongrie, Saint Etienne et saint Ladislas ou des thèmes prisés comme la femme tentatrice et séductrice avec Salomé de Cranach.

Budapest, musée des Beaux-Arts, Copyright musée des Beaux-Arts, Budapest 2016
Le trio Dürer, Altdorfer et Cranach permet également d’avoir un bel aperçu de la Renaissance germanique (magnifique Jeune homme de Dürer).
Albert Dürer – Portrait d’un jeune homme vers 1500 – 1510 – Budapest, musée des Beaux-Arts, Copyright musée des Beaux-Arts, Budapest 2016
La peinture française est par ailleurs faiblement représentée dans la collection Esterhazy (point de départ du musée). La fin du XVIII°s voit également en Europe de l’Est l’intérêt croissant pour la peinture réaliste et la peinture hollandaise.
A titre personnel j’aurais beaucoup de mal à dire quels tableaux j’ai préférés car je suis une inconditionnelle de Cranach, Dürer, El Greco et Schiele. J’étais donc aux anges… Et voir dialoguer Goya et Füssli- dont les deux tableaux sont étrangement familiers – était magnifique…
Goya – La porteuse d’eau – entre 1808 et 1812 – Budapest, musée des Beaux-Arts, Copyright musée des Beaux-Arts, Budapest 2016
Un mot d’ordre : courez-y !
Musée du Luxembourg – Chefs d’œuvre de Budapest – Dürer, Greco, Tiepolo, Manet, Rippl-Ronai… Jusqu’au 10 juillet 2016