Mardi 3 février 2015 – Palais Garnier
Cette soirée était un peu la découverte de la saison, avec deux créations sur quatre ballets: Salut de Pierre Rigal et Together Alone de Benjamin Millepied. Un pari pour le nouveau directeur du ballet de l’Opéra de Paris, mais aussi pour Pierre Rigal, plus proche du monde du cirque et du hip-hop.
Je n’avais aucun apriori sur la soirée, et me suis au final bien ennuyée. J’ai même failli partir à l’entracte, ce qui ne m’arrive que rarement.
Répliques (2009) de Nicolas Paul, sujet du ballet de l’Opéra et chorégraphe depuis 2001, m’a laissée perplexe. Je m’attendais à un dialogue, comme le nom du ballet l’indique, je n’ai pas compris le propos. Les voiles forment un beau dessin qui évoque les nuages et le ciel dans lequel évoluent les danseurs, reproduisant par instants les gestes de la personne placée en face.
Salut (création) de Pierre Rigal débutait par une bande-son d’applaudissements pendant que les danseurs et danseuses, en perruque, venaient saluer. Une répétition du geste pendant que les applaudissements redoublaient de plus belle et que l’agacement commençait à poindre chez certains spectateurs. Du salut, on remonte ensuite le temps et les danseurs nous livrent un ballet parfois onirique, parfois burlesque, tout en se défaisant progressivement de leur costume.
Un ballet original et facétieux malgré quelques imprécisions de-ci delà.
Together Alone, création de Benjamin Millepied, était pour moi la perle de la soirée, même si Marc Moreau avait dû remplacer au dernier moment Hervé Moreau blessé, pour danser avec Aurélie Dupont. Un pas de deux sobre et beau, très balanchinien et néoclassique. Un petit bijou épuré et élégant sur une étude pour piano de Philip Glass. Un ballet qui m’a réconciliée avec Benjamin Millepied dont je ne suis pas fan comme chorégraphe.
AndréAuria (2002) d’Edouard Lock clôturait la soirée sur la musique minimaliste de David Lang. Deux pianos, des panneaux noirs symétriques… la question du miroir se pose à nouveau alors que les danseurs effectuent des pas plus ou moins répétitifs. Alice Renavand se détachait des autres dès le début, bientôt réjointe par Stéphane Bullion et Mathias Heymann. Il se dégageait de ces trois danseurs une force et une présence scénique qui faisait oublier les autres.
Au final une soirée qui laissait sur sa faim…