Alors que la nouvelle Galerie des dons ouvre au public le mardi 1° avril, retour sur le vernissage et la visite, occasion de croiser un de mes anciens profs de culture gé et un camarade de prépa. Et de réfléchir en face de l’arbre à dons:

Lorsque j’ai reçu l’invitation, j’ai été attirée par la truelle, premier don de François Cavanna en mémoire de son père Luigi Cavanna. L’immigration italienne est la plus ancienne en France. Les Italiens étaient souvent maçons. J’ai trouvé que ce choix était beau et judicieux… et il résonne d’autant plus en moi que j’en suis issue de cette immigration (et pas que de celle-ci…).

La commissaire de l’exposition Hélène du Mazaubrun a fait des choix symboliques: une théière pour l’Algérie, des étoffes pour les immigrations d’Europe centrale, le violon pour les Tchèques…mais pas que…

A travers plus de 250 objets répartis en 4 séquences faisant écho à la volonté du donateur – hériter, partager, contribuer et accepter – le visiteur s’interroge, grâce à ces destins, sur sa propre histoire et ce qu’il souhaite transmettre à ses enfants.

L’immigration est vécue différemment selon les époques et les personnalités: certains gomment au maximum leur identité étrangère – refus de transmettre la langue à leurs enfants, assimilation – d’autres au contraire la revendiquent comme une richesse. Des bottes du dernier poilu Lazare Ponticelli au tablier de Rougui Dia, cuisinière franco sénégalaise pendant 10 ans chez Petrossian les objets sont éclectiques, à l’image des motifs qui ont poussé les migrants vers la France, et de leurs origines.

On sort du musée à la fois songeur et heureux de cette diversité qui compose notre pays.

Photos: Musée de l’Immigration et Anne-Laure Graf