La Bayadère de Noureev: d’une Inde imaginée au royaume des Ombres

Comme je vous l’écrivais dans mon précédent billet, j’étais mercredi à Bastille pour la Première de La Bayadère. Un ballet joué il y a 2 ans à l’Opéra de Paris mais également aux étés de la danse 2010 à Châtelet par le ballet de Novossibirsk (chorégraphie de Petipa).

Vous ayant déjà expliqué l’intrigue dans La Bayadère de Noureev pour les nuls, j’en viendrai à la soirée elle-même.

J’étais clairement venue dans le secret espoir que Josua Hoffalt soit nommé étoile… Il y interprétait le guerrier Solor aux côtés d’Aurélie Dupont ( Nikiya) et Dorothée Gilbert (Gamzatti).

La Bayadère, drôle de ballet où l’Inde est magnifiée, les costumes et les représentations des peuples parfois outranciers pour ne pas dire caricaturaux… L’Inde vue à la fois par le XIX°s et par un chorégraphe d’origine russe avec tout l’orientalisme qui caractérise l’identité de ce pays… Un conte – cruel – pour enfants où le merveilleux côtoie la préméditation et la mort. Un petit air de Reine morte de Montherlant où la personne la plus pure, ici Nikiya, est sacrifiée au nom d’intérêts particuliers….

Un ballet où le personnage masculin principal, Solor, ne semble pas se décider entre son amour pour Nikiya et le mariage avec la princesse Gamzatti. Un Solor au demeurant bien interprété par Josua Hoffalt même si j’ai senti une certaine retenue pendant une partie du ballet. Le stress des rumeurs persistantes sur sa nomination?

Aurélie Dupont interprétait une Nikiya très pure … ce qui ne pouvait que mal se terminer. Le passage à la corbeille, que je venais de revoir 3 jours avant à Londres pour le gala en mémoire d’Anna Pavlova était à la fois magnifique et tragique… Car dans cette corbeille se trouve le serpent qui va la tuer.

Dorothée Gilbert, pour qui j’avoue avoir un faible même si elle tend à surjouer ses rôles, était très crédible dans sa confrontation avec La Bayadère. Un peu moins peut-être dans son rôle de princesse.

L’acte des Ombres m’a paru interminable. Toutefois, comme la dernière fois que je l’avais vu, aux Etés de la danse, le corps de ballet n’était pas du tout réglé, j’ai pu admirer ici la maîtrise technique du corps de ballet parisien. J’en retiens davantage le pas de deux Nikiya / Solor et le thème du songe cher à Noureev ( et à la littérature russe): c’est après avoir fumé le narguilé que Solor voit défiler les Ombres…

Au final un très beau ballet, classique – trop ? – qui émerveille l’enfant qui sommeille en nous mais qui interpelle l’adulte par son sens même: un être pur ne peut donc pas exister dans notre société?

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