Située Hall Napoléon, au Louvre, à côté de l’exposition sur Le Lorrain, l’exposition Rembrandt et la figure du Christ vaut la visite.
Vous y croiserez sûrement, surtout le vendredi soir, des séminaristes ou des prêtres guidant des petits groupes de jeunes. Un peu comme pour l’expo sur la Russie, il y a un an et demi.
J’étais sortie de l’expo Redon au Grand Palais en me plaignant de l’absence de comparaisons avec les maîtres ou les contemporains du peintre, seuls Goya et l’écrivain fantastique E.A. Poe étant cités.
Ce problème n’existe pas dans l’exposition Rembrandt (1606 – 1669), la présence de ses contemporains permettant la comparaison. Il faut cependant connaître un minimum d’histoire religieuse pour y aller: les disciples d’Emmaüs, le jugement du Christ ou la parabole des soeurs Marie et Marthe.
Le parti pris de cette exposition est de montrer l’apport de Rembrandt à la peinture religieuse en représentant notamment le Christ « d’après nature ». Loin d’un Christ impassible et idéalisé sur la Croix, celui-ci apparaît au contraire profondément humain. Il en va de même pour les autres protagonistes, notamment dans le jugement du Christ par Pilate où les traits des hommes représentés trahissent la veulerie.
Rembrandt joue aussi sur l’ombre et la lumière dans ses dessins, mettant en valeur la lumière de la foi et du message divin.
Un point d’interrogation subsiste toutefois: à la fin de sa vie, vers 1662, son Christ perd de son caractère humain et semble à son tour idéalisé…