L’exposition qui s’est achevée le 24 mai aux Galeries Nationales du Grand Palais de Paris posait une question : celle de la création en art.
Intitulée Turner et ses peintres, cette exposition retraçait les influences et les inspirations de ce grand peintre anglais. Poussin, le Lorrain, Rembrandt mais aussi, peut-être moins connus en France, Wilson et un contemporain de Turner, Girtin…. La confrontation, qui n’avantage pas toujours Turner au demeurant, est saisissante. Là un paysage du Lorrain repris en y enlevant des éléments, ici un pont dans une autre perspective… Si l’on ne peut parler de plagiat, l’inspiration est forte. D’ailleurs Turner retouchait ses peintures in situ, lors des expositions, en observant les peintures accrochées autour de lui…
Parti pris du conservateur de l’exposition ou réalité historique? Les deux à la fois sans doute… Car si le fait de trouver l’inspiration chez les autres ne choque en peinture, il en va différemment en littérature. Est-ce la notion d’école, réelle dans la première et quasi inexistante dans la seconde? Peut-être. Car peindre et écrire nécessitent d’affronter les mêmes difficultés : les couleurs, le choix de la peinture: aquarelle, acrylique, huile, l’épaisseur ou non de la couche dans un cas; les mots, le choix littéraire : poésie, essai, nouvelle, pièce de théâtre ou roman dans l’autre.
Qu’est ce que la création en art? Une idée géniale, inexplorée depuis la création humaine? Une intuition personnelle s’inscrivant dans l’air du temps pour se faire connaître? La question reste ouverte…