J’éprouve pour la ville de Dijon une certaine affection. J’ai découvert assez tard la Bourgogne, en 2010 en l’occurrence, alors que je travaillais sur les aides aux entreprises en France. Un travail colossal qui nous avait emmenés dans différents coins de France, de la Bourgogne à Nantes en passant par Belfort et Limoges.
Je n’avais pourtant jamais visité le musée des Beaux-Arts et j’ai donc profité d’un week-endfin mars où j’écoutais Bach profane pour Bachtrack (cf la critique ici) et du temps pluvieux pour arpenter ce musée qui manquait à mon escarcelle ; )
De notre clocher parisien, on oublie souvent quel puissant duché fut la Bourgogne. Pour nous le rappeler, c’est un portrait de Philippe le Bon qui nous accueille dans l’hôtel qu’il a édifié vers 1450 dans la capitale de ses Etats. Le musée est célèbre pour la salle abritant les tombeaux des ducs de Bourgogne, provenant de la chartreuse de Champmol, nécropole des ducs de Valois. On peut les voir de haut si l’on monte à l’étage. Le tombeau de Philippe le Hardi et celui de Jean sans Peur et de Marguerite de Bavière sont en effet majestueux et leurs pleurants célèbres. Personnellement leur polychromie m’a perturbée, même si je sais pertinemment qu’originellement les statues des églises et les gisants peuvent être polychromes, je me suis habituée à leur blancheur.
Copyright: Anne-Laure Graf
Cette salle était justement le lieu d’une performance d’après les entretiens sur l’art du philosophe Bernard Stiegler. Pendant qu’un artiste masse une personne allongée, il déclame les dires du philosophe, au sujet de l’art, l’esthétique, l’industrialisation de l’art et la spiritualité. Les mots employés sont parfois durs et familiers et on n’adhère pas forcément à la totalité du message. Cette performance avait le mérite selon moi de reposer la question de l’art et de sa récupération par la société contemporaine.
On trouve également plusieurs statues animalières de Pompon, célèbre pour son ours blanc, mais ayant également sculpté cochons, taupes, cerfs et marabouts…
Copyright: Anne-Laure Graf
Un musée qui mérite le détour par la richesse des œuvres exposées, même si je suis passée rapidement dans certaines salles.