Aranjuez évoque pour moi les concertos de guitare que je jouais adolescente. Il émane de cette musique, et de la ville, une certaine nostalgie qui ressemble au saudade portugais. Poids de l’histoire et de l’insurrection de 1808? Ou plus simplement temps pluvieux et froid de ce début de janvier?

La visite du Palais commence d’abord par des salles vides et en piteux état avant de se poursuivre au premier étage d’un autre bâtiement. L’escalier monumental ( qui m’a rappelé celui d’un palais napolitain de la même époque) est surplombé d’un faux plafond imitation bois. Non pas un beau parquet lambrissé ou travaillé comme j’en ai vu à Ségovie ou à Tolède, mais du bois de charpente grossier qui ne sied guère à un palais royal. C’est peut-être pour éviter qu’on témoigne de telles horreurs que les photos sont interdites.

Les appartements sont fortement restaurés, tant dans les papiers peints modernes de certaines pièces qui m’ont fait grincer des dents que sur les plafonds dont certains caissons sont restés vides, ce qui, dans une salle, fait désordre. De très beaux fauteuils sont parfois accompagnés de fauteuils abîmés ( des chats seraient passés par là? ; ) Certains cabinets de curiosité valent le détour comme le salon arabe et de porcelaine, car ils détonnent vraiment.

Le premier (cf ci-dessus, chut…) reproduit la salle des deux soeurs de l’Alhambra de Grenade et le second, entièrement réalisé en porcelaine du Buen Retiro de Madrid au XVIII°s représente des scènes de la vie chinoise et des scènes exotiques.

Le rez de chaussée montre les robes de mariage des princesses, infantes et reine d’Espagne actuelles et la dentelle des robes est magnifique. Un bon goût qui rattrape le mauvais de certains mobiliers des appartements…