Interpellée davantage par le tableau de Chassériau présent sur l’affiche que par l’aspect religieux – je n’aime pas beaucoup les classifications – j’étais il y a quelque temps au musée d’art et d’histoire du Judaïsme.
L’objectif poursuivi par cette exposition est de proposer « un parcours à travers la peinture orientaliste » tout en se penchant « sur la représentation du Juif comme oriental dans l’art, de 1832 à 1929″.
Un pari plutôt réussi et qui soulève en filigrane d’autres questions…
Y sont évoqués notamment les points suivants:
– la découverte d’un judaïsme différent de celui connu en Europe puisque les communautés juives et musulmanes sont fortement liées, au point qu’il est parfois difficile de différencier les deux communautés;
– une idée exprimée parfois par les voyageurs d’une permanence de l’antique enracinée en Orient et dont les Juifs sont d’authentiques témoins;
– la volonté des Juifs d’écrire eux-mêmes leur histoire. De personnages représentés par autrui, ils deviennent acteurs de cette histoire artistique, comme tant d’autres peuples du XIX°s et du début du XX°s à la recherche de leurs racines, quelqu’elles soient ou non imaginaires. S’inspirant de l’Ancien Testament, l’exil à Babylone est réinterprété et devient un symbole de la dispersion juive. Les relations entre le christianisme et le judaïsme sont également explorées dans une vision – nouvelle – d’universalisme…