J’ai toujours eu un faible pour les musées des collectionneurs.
On y découvre à la fois l’écrin de leur collection: architecture et plan de l’hôtel particulier et le joyau: leur collection. Plus ou moins éclectique…
Le musée Camondo vaut le détour à la fois pour l’agencement des pièces: les « communs » sont situés dans la partie Est de l’hôtel et il est intéressant de noter la différence de mobilier entre celui des domestiques et des maîtres….
Ce musée offre aux amoureux de mobilier une belle vision de l’art du XVIII°s, des tapisseries des Gobelins aux fauteuils « à la Reine » en passant par des tableaux de Vigée Lebrun, des objets décoratifs et des très beaux meubles en marqueterie…
Lorsque l’on monte l’escalier central, la tapisserie aux emblèmes de la royauté française laisse songeur: cette très riche famille juive originaire d’Espagne et de l’empire Ottoman s’est appropriée en arrivant à Paris en 1869 tous les symboles de la haute Finance ( les Camondo sont banquiers) et de l’aristocratie (ils ont été anoblis au XIX°s par le Sultan)… Une réflexion sur les origines et l’appartenance sociale… Une réflexion sur la grandeur et la fin d’une famille puisque les enfants du collectionneur Moïse Camondo meurent au combat en 1917 pour son fils Nissim ( en l’honneur duquel le musée a été créé) et dans les camps de concentration pour sa fille Béatrice et sa famille…
un endroit émouvant, que j’aime beaucoup…
Je regrette de ne pas l’avoir découvert plus tôt…