Ses yeux n’avaient pas une forme orientale, et son visage était celui d’une jeune fille. » tel est le leitmotiv qui revient dans Soie pour décrire l’amour impossible d’Hervé Joncour.

Le Théâtre des Corps Saints reprend du 7 au 29 juillet tous les jours à 10h (relâche les lundis) durant le Festival d’Avignon une pièce adaptée du roman Soie d’Alessandro Baricco (texte français de Françoise Brun) dans la mise en scène réussie de William Mesguich. Portée par la comédienne Sylvie Dorliat dans un monologue subtile la pièce reprend avec justesse l’essence de Soie.

Sur la scène, une mappemonde ancienne, un bureau d’écoliers et trois robes – pour les 3 protagonistes féminins de l’histoire – servent de décor à la vie et aux amours d’Hervé Joncour. Dans les années 1860, ce fils du maire d’un village du Sud de la France est destiné à une carrière militaire lorsque son destin en décide autrement. Il part au Japon chercher des vers à soie. Ce voyage long et périlleux l’ouvre à une culture qui le fascine. Il est attiré par la maitresse du Seigneur Hara Kei qui le reçoit et l’aide à acheter des œufs de vers à soie sains, et entreprend quatre voyages, le dernier dicté uniquement par l’amour pour cette femme, alors que le Japon est en guerre. Marié à Hélène avec qui il n’arrive pas à avoir d’enfant, il reste fasciné par cette jeune femme croisée au Japon dont il ne connaît même pas le son de la voix.

Sylvie Dorliat rend hommage à la poésie du texte, à ses phrases courtes et ciselées, et laisse le spectateur ému et songeur, face à cette vie qui s’est déroulée devant nous…

Un bijou de finesse et de délicatesse.

Anne-Laure FAUBERT

Théâtre des Corps Saints durant le Festival d’Avignon du 7 au 29 juillet tous les jours à 10H (relâche les lundis)

Article initialement publié à l’été 2022 et actualisé en 2023 à la demande de la comédienne.

Copyright de l’affiche: « Hama «